— D'accord. Mais ce que demandaient nos
journaux les plus violents, ce n’était pas seu-
lement le renvoi de « l'ambassadeur de guerre
civile », c’était la rupture des négociations, et
mème la rupture diplomatique avec les Soviets.
Heureusement, le gouvernement ne les a pas
écoutés. Il a renvoyé M. Rakowsky, mais il a
refusé toute rupture. De son côté, le gouverne-
ment britannique semble regretter de s’être
laissé forcer la main par les pétroliers. Et
M. Baldwin, tout récemment, s’est déclaré prêt
à reprendre les rapports officiels.
— Alors, le crédit offert par M. Mac-Kenna
scrait repris ?
— C'est déjà chose faite, répondit le haut
fonctionnaire. Les Sovicts, se voyant fermer les
guichets des banques à Paris comme à Londres,
se sont tournés vers New-York. En novembre
dernier, un puissant groupe financier leur a
Ouvert un crédit de 4o millions de dollars (1 mil-
liard de francs-papier) — pour achat de mar-
chandises aux Etats-Unis, naturellement. Alors
les Anglais ont craint de voir les Américains
Prendre une place prépondérante sur le marché
lusse ; et Ja Midland Bank a rouvert ses coffres
Aux Soviets. Evidemment, il faudra bien que
Nous en fassions autant. Pourvu que ce ne soit
Pas trop tard |...
— Tout cela est très ingénieux, dis-je. Mais
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