la fameuse « prairie » américaine. Ses forêts
sont aussi belles que celles du Canada ; elle a
des mines de charbon, de fer, de pétrole comme
les Etats-Unis, et aussi de l’or el du platine ct
du manganèse. Quant à sa population. elle
égale celle de l'Amérique du Nord tout entière.
—- Alors, elle n'a qu’à travailler.
- En effet. Et certes, les paysans ne deman-
dent que cela, surtout maintenant que, grâce
aux bolcheviks, ils sont en fait propriétaires de
leurs terres et travaillent pour eux-mêmes, et
non plus pour leur seigneur. Seulement, pour
exploiter une ferme, il ne suffit pas d’avoir de
la terre et des bras, il faut encore un cheptel.
Avant la guerre, celui du moujik était déjà
très insuffisant, vous le savez, car les grands
propriétaires, dépensant leurs revenus à la Cour
ou dans les casinos européens, ne se souciaient
point d’améliorer leur oulillage agricole.
— Mais depuis ?
— Depuis lors, il y a eu la guerre, pendant
laquelle on a réquisitionné à outrance le bétail,
les chevaux, les charreltes. Puis ce fut la révo-
lution, avec les réquisitions bolcheviques, et la
guerre civile. Sauf dans un rayon de 200 kilo-
mètres autour de Moscou, toute la Russie a été
dévastée par les armées de Kornilof, Petlioura,
Koltchak, Denikine, Wrangel, etc.…, qui ont
raflé le bétail, confisqué les voitures, fait sauter
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