t-il plus du tout. Les garanties seront bien plus
faciles à définir.
Oui, répliqua l'industriel. Mais les Com-
mandes à notre industrie, au lieu de 3 milliards
(en francs-papier), n’atteindront plus que 1.800
millions. Est-ce bien notre intérêt, dans la crise
actuelle des affaires ? Et devons-nous laisser
s’élargir la place faite à nos concurrents alle-
mands, anglais et américains ?
Cela est à considérer, confirma le haut
fonctionnaire. Au reste, le Parlement devra
ensuite discuter et ratifier l’accord.
— J'espère bien qu'il n’hésitera pas t
m'écriai-je.
— Hélas ! ne vous faites point d'illusions.
Les parlementaires sont prudents, surtout à la
veille des élections. Ils craignent de heurter
les préjugés des citoyens. Or, on nous a tant
« bourré le crâne » à propos de ces négociations!
Pour les uns, la Russie est un pays de Cocagne,
fabuleusement riche et qui peut payer tout de
suite 12 ou 18 milliards de francs-or. (Rappelez-
vous la chanson : le Boche payera !). Pour les
Autres, c’est un pays ruiné, affamé par la révo-
lution, et à qui il serait fou d’avancer un cen-
time. I y en a même pour qui la Russie est
À la fois riche ou pauvre, selon qu'on parle
dettes ou crédits. Il y en a qui s’imaginent
que l'on va verser aux bolcheviks des milliards
co