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duction de la journée de travail, de la compenser
par une intensification du travail? Si l’énergie
dépensée pouvait êlre mesurée, est-il. dans votre
petiséé de fournir en huit heures la même quantité
d’énergie qu’en neuf heures.
Si l’ouvrier est de bonnne foi, je suis sûr qu’il
me répondra : « Non! »
— Non, dira-t-il, si je réclame la réduction de la
journée de travail, c’est pour réduire ma peine, et
si je devais racheter la réduction de temps par une
majoration d'effort, je n’y gagnerais pas grand’
chose. D'ailleurs, je demande aussi cette réduction
dans un esprit de solidarité, afin de diminuer ou de
prévenir le chômage. Or il est clair que si le rende-
ment du travail était le même sous le régime de la
journée de huit heures que sous celui de la journée
de neuf heures, il n’y aurait pas lieu de faire appel
à de nouveaux ouvriers.
J’ajoute que même en supposant que l’ouvrier
eût la volonté de fournir le même travail avec Ja
journée réduite, il ne le pourrait pas toujours. Il
serait absurde de supposer qu’un employé de che-
min de fer, qu’il soit mécanicien, contrôleur ou
garde-barrière, puisse fournir en huit heures le
même travail qu’en neuf : une telle affirmation
n'aurait même aucun sens.
Pourtant, dans les enquêtes faites sur cette ques-
tion, on cite de nombreux cas dans lesquels la
réduction de la journée de travail n’a entraîné
aucune diminulion dans la production? D'accord!
Mais nous n'avons parlé jusqu’à présent que d’une
diminulion dans le rendement dut travail et non