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« Ce dernier aime à savoir ce qu’il fait exacte-
ment, de même que le poilu du fond de sa tran-
chée ‘cherchait, en vain, hélas ! à connaître l’en-
nemi contre lequel il combattait. »
M. Etienne FOUGÈRE
Président de la Fédération patronale de la soie
Président de l’Association française
d’Expansion économique
— Considérez-vous que la journée de huit heu-
res représente un progrès social réalisé ?
Voici, sur cette première question, l’opinion de
M. Fougère.
— Théoriquement, oui. Effectivement, j'en suis
moins certain. Il n’y aurait eu progrès social réel,
à mon avis, que si, en décrétant la journée de huit
heures, on avait eu la certitude de ne pas diminuer
le rendement industriel. Comme je crois qu’en
général ce rendement a été assez sensiblement
diminué, du moins pendant les premières années
d'application, il en résulte pour l’ouvrier une perte
en tant que consommateur, du fait de l’élévation
des prix de production qui n’a pas coïncidé Avec
une hausse parallèle des salaires.
« En réalité, je pense qu’il eût été préférable de
procéder par étapes et, en tout cas, d’adapter la loi
nouvelle aux possibilités, c’est-à-dire d’appliquer
un système. de dérogations qui seraient allées en
diminuant au fur et à mesure qu’on serait arrivé,
soit par une adaptation personnelle de l’ouvrier à