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« Toutefois, je crois que c’est une erreur de com-
parer un pays comme les Etats-Unis à la’France.
«Il y a dans le premier une abondance de main-
d’œuvre qui permet d’utiliser à plein rendement
l’outillage de chaque industriel, notamment par
l’organisation du travail de »4 heures en trois
équipes.
« Chez nous, cela serait ‘actuellement impossible,
au moins pour la majorité des entreprises. -
« D'où infériorité certaine pour l’industrie fran-
çaise qui doit chercher à y suppléer par la perfec-
tion constante dans la qualité du travail produit.
« Malheureusement, sur ce point, certaines théo-
ries qui sont prêchées dans les milieux ouvriers ont
eu pour conséquence de diminuer l'attachement à
la profession et, par suite, la qualité du travail.
« La fameuse formule : « Maximum de salaire
dans le minimum de temps avec le minimum
d’effort » a été funeste et trop de braves gens l'ont
traduite en accroissant leurs exigences et en dimi-
nuant leur effort personnel. ”
« Jamais la C. G. T., qui, je crois, n’a pas fait
sienne cette formule, n'aura une meilleure occa-
sion de l’interpréter comme elle doit l’être chez ses
adhérents.
« En résumé, nous devons tendre à un perfec-
tionnement incessant de l'outillage, à une amélio-
ration du savoir professionnel, à une entente cor-
diale entre les diverses fractions de la production
pour adapter celle-ci aux conditions spéciales de
l’industrie française. Si nous agissons ainsi, nous
augmenterons, j'en suis sûr, le rendement indus-
triel, la capacité de consommation et le bien-être
social»