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occupe ses loisirs autre part qu’au cabaret. D’où
la nécessité d’une politique de construction d’habi-
tations saines et confortables et de création de jar-
dins ouvriers.
Nous avons deviné que notre interlocuteur repro-
che aux pouvoirs publics de n’avoir rien fait ou
presque dans cet ordre d'idées.
Une chose l’inquiète. Il y avait eu, après le vote
de la loi de ror9, un recul marqué de l’alcoolisme
dans les milieux de producteurs. Il a observé une
tendance vers le retour aux habitudes d’intempé-
rance. Le lundi, par. exemple, les présences sont
moins nombreuses…
M. André Lévy pense que la loi du 23 avril r919
aurait dû être appliquée par étapes.
— Mais, si on avait procédé de la sorte, il est
hors de doute qu’on serait parvenu aujourd’hui à
son application totale…
Le directeur des Chantiers et Ateliers de Saint-
Nazaire (Penhoët) désire que dans certaines exploi-
tations il soit un peu plus tenu'compte de l'esprit
dans lequel la loi a été votée (huit heures de tra-
vail et non huit heures de présence).
Il concède que, dans son industrie, elle est en
vigueur comme la logique le veut.
— La semaine de quarante-huit heures avec
repos du samedi après-midi, a dit malicieusement
M. Lévy, mais c’est la journée de neuf heures pen-
dant cinq jours. À quoi bon, puisque c'est la jour-
née de huit heures que veut l’ouvrier ?
Ayant lancé cette, pierre dans notre jardin, l’in-
terviewé a révélé la véritable raison du peu de sym-
pathie qu’il professe pour la semaine anglaise.
De nombreux ouvriers du chantier de Penhoët
habitent la Brière, pays de la tourbe et des maré-