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cages. Déplacer les Briérons pour une matinée seu-
lement serait une érreur, compte tenu du chemin
que doivent parcourir ces hommes pour venir au
chantier et retourner à leur village qui, l’hiver, est
une île. .
M. André Lévy nous a fait ce grief :
— Le bel enthousiasme que les ouvriers ont
manifesté au lendemain du vote de la loi. de 1919
à fait long feu. Aujourd’hui, ils donnent des ar-
guments contre les huit heures. Les pauses repa-
raissent, les retards reviennent ; l’arrêt avant
l’heure devient la règle.
« Les foules ont Souvent une mentalité Qui res-
semble à celle des gosses. Dans nos grands chan-
tiers, pour gagner une minute au moment de la
sortie, des centaines d’hommes perdent un quart
d'heure de travail. » ;
Comme nous esquissions un geste de doute, le
directeur, après avoir regardé la pendule de son
cabinet, a précisé :
—— Ne croyez pas que j'exagère. Dix minutes
nous séparent de l’instant de la sortie. Si je vous
conduisais vers une porte de chantier, vous cons-
tateriez la présence de 8roupes attendant le coup de
sirène, signal de l’ouverture des grilles... -
M. Lévy reconnaît néanmoins que les abus qu’il
regrette ne sont Pag:commis systématiquement.
Mais, à son avis : (PISE 3 at CO
— Pour conserver les huit heures, la classe
ouvrière doit augmenter le rendement et non le
diminuer.