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Jusqu'ici, il faut bien le reconnaître, ceux-ci se
tenaient plutôt sur la défensive. Hs ne renonçaient
point, certes, à affirmer et à prouver les bienfaits de
la journée de travail normale, mais ils étaient davan-
fage occupés à réfuter les thèses des réactionnaires et
conservateurs sociaux.
C’était une tâche à la fois facile et agaçante.
Les avocats des privilèges capitalistes ne se sonl
jamais mis en grands frais de démonstration et de
raisonnement. Ils se bornaient à soutenir que la ré-
duction du temps de travail amène une réduction
parallèle du rendement de l’ouvrier. De celte affir-
mation rudimentaire, ils concluaient triomphale-
ment que la journée de huit heures est un désastre
pour l’activité industrielle en général, et pour l’éco-
nomie de la France en particulier. A ce calcul sim-
pliste el doni la fausseté est manifeste, que d’ail-
leurs ses auteurs n’ont jamais tenté d'appuyer par
un simple commencement de preuve, s'ajoutaient
parfois quelques considérations relatives à l'étranger,
inexactes, toujours réfutées, mais quand même repri-
ses avec obslinalion.
On doit en effet remarquer que lorsqu’on examine
la question des huit heures dans son aspect interna-
fional, on se trôuve devant une situation étrange. La
propagande patronale ne varie guère d'une nation à
l’autre. Les porte-parole dù patronat continuent
d'affirmer que la réforme n’est appliquée que dans
leur pays propre à l'exclusion de tous les autres, de
quoi l'on devrait conclure, si ces affirmations Poy-