392 LA FIN DU MOYEN AGE
villes, Barcelone, la reine des cités ibériques, arriva ? un
total de 60 ? 70.000 .âmes, suivie de près par Valence et
Palma.
Mais les principaux foyers de la vie urbaine furent
surtout l??Italie, où Venise eut 190.000 habitants, où Flo-
rence en réunit 100.000, distançant de peu Milan et Gênes,
régnant sur 120 autres cités moyennes et petites, et les
Pays-Bas, où ? côté de Bruges qui eut 100.000 âmes, Gand
paraît en avoir eu 89.000 et Ypres 40.000. Les Flandres
eurent l??aspeet «d??une ville continue », tellement la popula-
tion urbaine y dominait ; celle-ci constitua même, en
Brabant, un quart dela population. Cefut aussi l??âge d??or
des républiques urbaines allemandes, des 96 villes libres
germaniques dont les métropoles étaient Cologne, avec ses
40.000 âmes, Bâle, Strasbourg, Augsbourg, Nuremberg,
Ratisbonne, Vienne, Constance, Spire, Trèves, Francfort
Mayence, Magdebourg, Erfürth, Lubeck et Breslau, où
la population varia d??ordinaire entre 5.000 et 20.000 habi-
tants.
Les villes, surtout celles d??Occident, saisies d??une
émulation généreuse, s??embellirent de magnifiques monu-
ments, se dotèrent d??une foule d??établissements charitables,
développèrent l??instruction ? tous ses degrés, devinrent
plus que jamais des foyers de éulture littéraire et scien-
tifique, et jouèrent un rôle éminent dans la renaissance
intellectuelle et artistique du x1v® et du xVve siècle. Avant de
s??effacer devant l??économie nationale et le régime monar-
chique, la civilisation urbaine jetait, grâce ? l??activité
économique des classes bourgeoises et ouvrières, un
dernier et splendide?? éclat, avant-coureur de celui de la
civilisation moderne.