BYZANCE, LA RÉORGANISATION DU TRAVAIL 41
Hérules, les Lombards, en Pannonie entre Drave et Save.
Ailleurs, ce furent des Sémites, des Arabes, des Egyptiens,
‘ou encore des Perses, des Arméniens, des Circassiens de
race aryenne. Au besoin, on baptise-des captifs d’origine
Touranienne, dont on fait des laboureurs. On établit ainsi
des Avares en Messénie auprès de Navarin, des Bulgares
en Acarnanie, aux environs d’Actium ; 14.000 Tures sont
répartis en Macédoine orientale et d’autres dans la région
du lac d’Ochrida. Mais ée sont les Slaves qui fournissent à
cette colonisation agricole le contingent le plus nombreux.
Justinien IL a établi en une seule fois 70.000 prisonniers
de cette race dans le bassin du Strymon et les pays macé-
doniens de l’Est.
Une partie de la Thrace a été colonisée par ces Barbares
qui fournirent à Byzance un grand empereur, Basile Ter
le Macédonien. Ils sont venus pendant cinq cents ans
en tribus si nombreuses qu’ils ont assimilé les Arméniens,
les Perses, les Tures, les Grecs d’Asie, transportés comme
eux dans le pays, et que la Macédoine a pris un moment
au x° siècle le nom de Sklavénie (Slovénie). Toute la
Thessalie méridionale, la région du Pinde, l’Attique, sur-
tout le Péloponèse ont été repeuplés grâce à ces colonies
slaves (sclavinies), et c’est ainsi qu’au x° siècle, de l’aveu
d’un empereur, toute la Morée était slavisée.’On en vit
même dans l'Italie du Sud. Le chef-d’œuvre de Byzance
fut de façonner ces colons, qui n’avaient pas encore de
conscience nationale, et de les helléniser en les convertis-
sant à la religion orthodoxe. De cet assemblage de
tant de races la nationalité hellénique sortit rajeunie,
en même temps que'la main-d’œuvre agricole était recons-
tituée. Au x® siècle bien des indices permettent de croire
que l’Europe byzantine était redevenue la partie la plus
peuplée du continent.
Le développement de la production agricole. — Ainsi
fut facilitée la mise en. valeur du sol et le développe-