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DEUXIÈME PARTIE.
la vente soudaine des réserves de blé accumulées
pendant la campagne d’Orient.
Enfin on répète avec insistance que nulle part
les impôts ne sont aussi modérés qu’en Russie. Ce
raisonnement n’est pas plus sérieux que si l’on
disait qu’ils sont encore plus modérés parmi les
tribus sauvages de l’Amérique. 11 ne s’agit point de
savoir quel est le chiffre absolu de la redevance
payée par'tête á l’Etat (ce chiffre se réduit réelle
ment à environ 20 francs en Russie, tandis qu’il
s’élève à plus du double en France), mais de con
naître la part relative ainsi prélevée sur chacun,
ce qui renverse la proportion, et certes aucun con
tribuable français ne voudrait, toutes choses égales
d’ailleurs, échanger sa position contre celte d’un
contribuable russe.
On parle d'income-taxeei d’octrois qui n’existent
pasen Russie, ignore t-on que Vincome-inxe est
un obstacle à la formation des capitaux, ce premier
besoin de la Russie, et qu’elle ne saurait être pro
ductive là où le revenu national est si restreint?
Quant aux octrois, oublie t on qu’ils constituent
une source de profits pour les villes, mais qu’ils
rapportent fort peu à l’Etat? Le tabac et le sel sont,
dit-on, faiblement imposés en Russie; ce n’est pas
la bonne envie, mais la possibilité qui manque
pour accroître cette branche de revenu. En re
vanche, l’impôt des boissons devient de plus en