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DEUXIÈME rAKTIE.
Le Nouvelliste de Moscou du 28 janvier 180i
s’exprime comme il suit : « On dit que nous sommes
pauvres ; l’article de M.'Wolowski sur nos finances,
publié dans la Revue des Deux Mondes, a fait le
tour de l’Europe ; on affirme partout que le côté
financier est notre côté vulnérable... Nous autres
Russes nous savons que nos moyens sont irès^
(jrands et très-petits, très-grands en cas d’une
guerre pour l’intégrité de notre pays, très-petits
pour nos besoins de tous les jours. » Après avoir
fait cet aveu, l’écrivain espère que la Russie pourra
se tirer de ces embarras, qui ne constituent pas,
dit-il, un vice organique, « mais en attendant,
constatons que nous sommes pauvres. »
Cependant, pour détruire cette impression, il
continue, dans un style plein d’humour, à montrer
combien de dépenses inutiles et fantastiques gas
pillent les ressources de la Russie, et combien, en
les retranchant, on pourrait faire d’économies, de
manière à modifier favorablement l’état des finan
ces-. Il s’agit toujours là d’un futur contingent,
que quiconque connaît la Russie, ne regardera
pas comme probable. %
En définitive, la situation ne s’améliore pas pour
la Russie, quoi que puissent prétendre les apolo
gistes (d'un ordre de choses qui ne saurait faire
désormais illusion à personne. Serait-il vrai que,
vers la fin de 1803, le gouvernement a consenti