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DEUXIÈME PAKTIE.
parfois au-dessus du pair. A Odessa il a été jusqu’à 416, à
Saint-Pétersbourg à 406, ce qüTrTSVirrt-qyour cause que l’ac
croissement d’exportatioiyi^s marchandises russes.
« Malheureusement jéÂwduclion des intérêts sur les dé
pôts à la Banque, P affluence des capitaux russes vers des pla
cements étrangers^ la baisse du tarif d'importation, la masse
des voyageurs, qui, profitant des facilités accordées par le
gouvernement, se sont rendus à l’étranger, tous ces motifs
réunis ont amené une si forte demande de traites sur l'é
tranger, que le cours du change a baissé et n’a pu se relever
depuis.
(( Tandis qu’en France les transactions commerciales se font
(I trois mois de terme tout au plus, en Russie elles se font ordi
nairement à six, neuf, quelquefois même à douze mois de terme.
La plupart du temps les payements sont fixés à l’époque de
réunion des grandes foires, telles que celles de Nijni, de
Kharkov, de Poltava, d’Irbit, etc. Dans le cas même oh l’ar
gent est disponible, deux ou trois mois avant le terme désigné,
le négociant russe ne le fait pas valoir, le gardant jusqu à
échéance. En sorte que, si un billet de la Banque de France
circule constamment et rapidement, le papier-monnaie russe
suit une voie tout opposée, ce qui fait qu il en faut beaucoup
plus. En France, chaque boutiquier, chaque négociant se
sert de la Banque de France ou de l’intermédiaire des ban
quiers. Ces derniers font aussitôt valoir les dépôts qu’ils ont
reçus. Tout cela est complètement inconnu en Russie, de
même que la lettre de crédit. Un négociant français partant
pour l’intérieur afin d’y acheter des marchandises ou des
produits, se munit d’une lettre de crédit. En Russie, les
habitudes sont autres. Tous les produits agricoles se payent
au comptant, et l’acheteur doit emporter les sommes qui lui
sont nécessaires en billets de crédit qui restent en portefeuille
pendant toute la durée d’un long voyage.