LES FINANCES DE LA RUSSIE.
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les branches du service public, est loin d’être gué
rie, et d’immenses réformes peuvent seules donner
un agencement régulier à cette vaste machine;
mais, pour emprunter un exemple à la mécanique
moderne, les mesures les plus héroïques ne suffi
raient pas, les rouages les mieux disposés ne sau
raient marcher sans la vapeur, qui en est l’áme.
Or la force motrice par excellence, l’initiative in
dividuelle, 1 activité intelligente, on la cherche en
vain dans une organisation sociale qui ne s’est pas
encore dégagée des langes du communisme, où
l’esprit de liberté et les garanties de la propriété
individuelle ont également peine à prévaloir.
La Russie est pauvre, nous le répétons, et les
Russes que n’aveugle point un faux orgueil natio
nal, ceux qui possèdent des notions claires et pré
cises sur la situation de leur pays, sont les pre
miers à en convenir. Un des organes les plus
accrédités de la presse russe, le Messager russe
{Riisiti Vieslnik), l’a fort bien démontré \ « On dé
plore, dit-il, la pénurie d’argent qui nous afflige,
on on rend le gouvernement responsable, pour ne
pas avouer que la pauvreté de la Russie en est la
cause première. Il y a toujours assez d’argent dans
un pays qui prospère sans que l’on imagine comme
élément de richesse des émissions d’assignats, » et
‘ Septembre 4882.