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l’évolution économique.
ont acquis plus de puissance, le mécanisme de la distribu
tion de cette richesse est devenu plus parfait, mais encore
faut-il que chaque génération parvienne à caser la multi
tude de ses membres dans l’atelier universel. Il n’y a plus
de privilèges et de situations réservées dans cet atelier :
toutes les places, toutes les fonctions sont accessibles à
tous, sans distinction de races et de nationalités, mais
c’est à la condition qu’ils possèdent Ih capacité physique,
morale et intellectuelle avec les connaissances requises
pour les remplir. Cette capacité est naturellement inégale ;
les uns sont pourvus d’un ample fonds de facultés produc
tives et dirigeantes; ils apportent au capital social, une
valeur personnelle considérable, tandis que les autres sont
pauvrement doués et n’apportent qu’une valeur minime;
quelques-uns même, entièrement disgraciés de la nature,
ou, pis encore, nés avec des instincts pervers, sont des
non-valeurs qui constitueront une charge pour la société ;
enfin, les capitaux qui sont investis dans l’atelier, et qui
consistent dans l’ensemble des valeurs représentées par le
sol, le sous-sol, les constructions, les matériaux de la pro
duction, le fonds de consommation, etc., ne sont pas distri
bués d’une manière moins inégale : de même que le fonds
de valeurs personnelles que chacun reçoit de ses ascen
dants, force physique, beauté, intelligence, aptitudes
spéciales, diffère d’un individu à un autre, le fonds de
valeurs immobilières et mobilières qui s’ajoute à cet héri
tage, sous forme de terres, de maisons, de meubles, de
parts dans les entreprises, etc., présente dans sa distribu
tion une diversité extrême. Mais l’atelier est immense, et
l’on y trouve des places appropriées aux facultés les plus
inégales et les plus diverses. D’un autre côté, les titres
de propriété des capitaux investis dans l’atelier sont
divisés et rendus circulaires au point de devenir acces
sibles aux plus humbles coopérateurs de la production.