Full text: La Propriété financière à Java

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LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE A JAVA 
plantes alimentaires sur 853,000 bahoe’s ou 597,000 hectares de 
tegallan’s (1). Comme dans ce climat si chaud et avec ces terres si 
fertiles on peut avoir jusqu’à deux récoltes par an, les 3,000,000 de 
familles de laboureurs avaient labouré dans cette même année 
5,333,000 bahoe’s de terrain, soit 1 hectare 1/4 par famille. 
Bien que partout l’exploitation soit individuelle, la manière de 
posséder les champs diffère beaucoup dans les différentes parties du 
pays. La propriété individuelle n’y existe pas, car le souverain (le 
gouvernement hollandais) a déclaré toutes les terres domaine de J’Êtat 
(Journal Officiel, année 1870, n° 118). Le cultivateur n’a pas la 
propriété de ses terres, il n’en a que la possession, l’usufruit aussi 
longtemps qu’il remplit les conditions imposées par ses maîtres. 
Tous les habitants n’ont pas une part du sol cultivable. Il y a 
environ 3 millions 1/2 à 4,000,000 d’indigènes qui ne possèdent pas 
de terre, bien qu’ils aient quelquefois une maison à eux. Ils vivent du 
commerce, d’un métier ou du travail de leur mains. On les appelle les 
orang menoempang, c’est-à-dire « hcimathlosen », habitants temporaires, 
et quelquefois «.pondok ujloesoep » ou les intrus. Les mêlantjoeng s, 
qui ne possèdent rien et doivent vivre du salaire qu’ils gagnent, ne 
dépassent pas 400,000 hommes valides, formant une population 
d’environ 1 million 1/2 d’âmes. 
Les luong tjiliek sont les gens aisés du village, et possèdent leurs 
champs, soit individuellement, soit comme une part des champs 
communaux. En 1892, on comptait 1,918,210 bahoe’s, soit 48.6 °/ 0 
de la superficie totale, qui étaient possédés individuellement, et 
1,901,844 bahoe’s ou 48.2 °/ 0 qui appartenaient aux communautés de 
village, tandis que 123,409 ou 3.2 °/ 0 étaient régis par un droit 
spécial. Bien qu’actuellement les terrains communaux aient à peu près 
la même superficie que ceux qui sont possédés « individuellement et 
héréditairement », la répartition dans Pile en est fort inégale. On ne 
trouve pas la propriété commune dans les résidences (provinces) de 
Bantam, Preangan et Batavia à l’Ouest, ni dans Besoekie et Madoura à 
l’Est, qui contiennent ensemble le quart du Java. Dans les quatorze 
autres Résidences, situées au centre de Pile, les deux tiers des rizières 
sont propriété collective, dans le Kadoc et Semarang, 94 % et 89 °/ 0 
appartiennent à la commune. 
Nous voulons décrire maintenant ces communautés de village 
qu’on a souvent regardées comme des vestiges du communisme 
antique. 
Les terrains du village sont partagés en trois parties distinctes : 
I o Le village proprement dit, où l’on trouve les maisons, les 
(1) Tegallan : champ cultivé non pourvu d eau.
	        
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