LES CAUSES ÉCONOMIQUES DE LA DÉPOPULATION
I
Messieurs,
Dans son rapport sur la moralité publique, notre collègue M. Gide
faisait remarquer que pour éviter que son exposé ne dégénérât en une
sorte de leçon de morale ou do sermon, il pensait utile d’employer, tout
au moins pour commencer, la méthode inverse, c’est-à-dire la méthode
a priori.
11 supposait un pays dans lequel toutes les causes d’immoralité
auraient atteint leur maximum de développement et dans lequel l’influence
des sentiments moraux et religieux fût à son minimum, « un pays qui
s’appellerait X, disait-il, pour n’offenser personne » et il recherchait quelles
conséquences se produiraient vraisemblablement au point de vue de
la natalité et, d’une façon générale, au point de vue des phénomènes
démographiques. Sa conclusion était que toutes ces causes concouraient à
l’affaiblissement de la natalité.
Permettez-moi à mon tour, de m’inspirer de l’exemple donné par notre
collègue. Je ne voudrais pas que ce rapport fût une leçon d’économie
politique et encore moins un sermon; il me suffira d’indiquer et de me
borner à expliquer, telles que je les comprends, quelques causés
économiques pouvant exercer leur influence sur le mouvement de la
population en suivant le programme d’études que nous avons adopté au
début de nos travaux; coût et difficultés de la vie; variations de la
prospérité économique ; crises; recherche d’une situation et désir d’éviter
les préoccupations aux débuts des entreprises, sans oublier ni la crise du
revenu et de la dot, ni le développement du féminisme.
Mon confrère et ami M. Yves Guyot complétera, avec sa grande
compétence, mes observations sur plusieurs points généraux et particuliers
dont l’influence économique est des plus graves.