LA QUESTION D’ORIENT
INTRODUCTION
DÉFINITION DE LA QUESTION D’ORIENT.
Alexandre le Grand posséda le pays compris entre la Médi
terranée, la mer Noire et le Sahara à l’ouest, l’Indus à l’est,
c’est-à-dire la route de l’Europe à l’Inde.
Après lui, l’empire romain n’atteignit que rarement dans
cette direction le Tigre, et la Perse put avoir encore quel
que grandeur.
Plus tard, au vu® et au vin® siècle, l’empire arabe s’éten
dit aussi de la Méditerranée à l’Indus et ses limites s’adap
tèrent en Asie, sauf un léger glissement au sud, à celles de
l’empire macédonien.
Puis, du XII® au XV® siècle, les invasions barbares fixées
en Europe, l’Asie occidentale, cette zone autant européenne
qu’asiatique, cette Asie ou cette Europe antérieure, fut
troublée à son tour par de grandes migrations de peuples ;
les empires du Tchinguiz-Khan et de Timour recouvrirent
tout le pays de l’Asie Mineure au Gange ; Constantinople
fut longtemps le dernier boulevard de l’Europe en face des
conquérants accourus de l’Extrême-Orient ou des plateaux
de l’Asie centrale.
Un dernier flot de ces envahisseurs asiatiques renversa
en 1453 les murailles de la ville de Constantin, le rempart
de la foi chrétienne contre l’Islam ; l’empire ottoman s’éten
dit, pour plus de quatre siècles, sur l’Europe orientale et
l’Asie occidentale, du golfe Persigue au Danube et à la mer
Adriatique. Dès le xvi® siècle, le sultan de Constantinople
intervint dans les affaires de l’Europe, et, allié de la France
déjà, fit fléchir sur le Danube moyen les frontières alle
mandes. Le règne de Soliman le Magnifique (1520-1566)
fut l’apogée de cette puissance.
E. Driaült. — Question d’Orient.
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