POSITION ACTUELLE DE LA QUESTION D’ORIENT. 397
d’en comprendre autrement toute l’ampleur et toute la
grandeur historique.
Et s’il fallait, en conclusion, la replacer dans l’ensemble
de l’histoire universelle, on noterait aisément ces grands
phénomènes généraux qui sont en effet parmi les plus
impressionnants de l’évolution de l’humanité : — Il y &
vingt-cinq siècles, l’hellénisme conduit par Alexandre le
Grand, du Bosphore, d’Alexandrie, de Tyr, conquit l’Asie
antérieure, les plateaux de la Perse, ouvrit pour des siècles
les routes de l’Inde et de la Chine. — Il y a quinze siècles,
depuis les Huns, que les peuples de l’Asie, Mongols, Finnois,
Tartares, Turcs, ont commencé de refluer vers l’Occident,
couvrant de leurs hordes redoutables la Russie, la Hongrie,
toute l’Asie Occidentale, la péninsule des Balkans, pour
s’établir le plus fortement à Constantinople. — Voici cinq
siècles, depuis la bataille de Lépante, que les Européens
reprennent vers TEst les traces d’Alexandre le Grand,
refoulent les peuples de l’Asie sur l’Asie, cherchent les
routes des marchés incomparables de l’Inde et delà Chine,
pour achever vers le Toit du Monde la communion de toutes
les races humaines.
C’est presque toute l’histoire des hommes, et c’est l’his
toire même de la Question d’Orient.
Les hommes et les faits d’hier et d’aujourd’hui sont
petits dans le tableau des siècles.