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l’indemnité de guerre
Envisagée sous cet aspect, l’indemnité de guerre apparaît
comme la première condition de la paix qui doit être imposée
à chaque citoyen de l’Allemagne par les représentants des
citoyens de l’Entente. Elle apparaît en même temps comme le
dédommagement des ravages de la guerre et comme le prix
des avantages que la Société des Nations procurera un jour à
l’ennemi lui-même.
II
De l’impossibilité d’exiger le paiement immédiat
d’une forte indemnité.
Le principe d’après lequel chaque citoyen allemand doit
payer à l’Entente une juste part d’indemnité fait apparaître
comme évidente la nécessité, pour chaque citoyen ennemi, de
donner aux Alliés une partie de sa fortune, soit le quart,
soit la moitié de ses biens.
Sous cette forme, le principe de l’indemnité de guerre n’est
pas applicable. II n’est pas possible d’envisager l’application
d’une mesure par laquelle chaque citoyen allemand serait tenu
de verser immédiatement une partie de sa fortune entre les
mains de l’Entente.
L’Allemagne ne dispose pas des moyens de paiement
nécessaires pour opérer ce règlement. Depuis la fondation de
l’Empire, elle n’a frappé, en monnaies de toutes sortes, que
6 milliards 1/2 de marks, déduction faite des pièces retirées
de la circulation. Et il n’est même pas vraisemblable que ces
espèces monnayées se trouvent encore dans la circulation du
pays pour un chiffre égal â ce montant ou en approchant. En
dehors de son encaisse métallique, la Banque d’Empire a émis
17 milliards 1/2 de marks en billets de banque. Ces instru
ments de paiement sont insuffisants pour indemniser les Alliés.
Et personne ne peut désirer que, dans le seul but d’opérer le