ET LA CONSCRIPTION DES RICHESSES DE L’ALLEMAGNE 27
famille qui a un tel passif ! Les frais d’études de ses fils, le
trousseau de ses filles, les grandes réparations de sa maison,
les besoins des parents pauvres et les autres dépenses auxquelles
il doit faire face en cours d’année, sont ainsi portés dans des
comptes qu’il considère comme ses créanciers. On ne sait
vraiment pas pour quelle sorte de dispositions il reste encore
une fortune « disponible » (1) ».
Le deuxième exemple concerne une association scientifique,
répandue sur de grandes parties de l’Allemagne. Bien qu’elle
soit de création récente, elle enregistre déjà des intérêts dans
la rubrique des recettes. Les recettes annuelles résultant uni
quement des cotisations des membres s’élèvent à 20.000 marks
en chiffres ronds et dépassent la somme des dépenses
annuelles, qui est de 14.000 marks, de sorte que, de ce fait
seul, il résulte chaque année un accroissement de fortune de
6.000 marks environ. Grâce aux intérêts sus-mentionnés,
l’accroissement est à peu près de 7.000 marks pour un exer
cice. En outre, sur 3.000 membres, il y en avait 800 dont les
cotisations étaient en retard, à la fin de l’année envisagée.
L’activité et la réputation de cette association reposent surtout
sur son périodique original et bien composé. Mais on voit
combien toutes ses pensées et tous ses efforts ont pour objet
l’accumulation de biens, dans le fait qu’elle qualifie toutes ses
dépenses, même celles affectées au périodique, de « dépenses
commerciales ». Sa prospérité apparaît davantage, si l’on
considère qu’elle a pu souscrire aux emprunts de guerre pour
la somme de 40.000 marks et qu’elle possède en Banque un
compte créditeur de 6.000 marks.
Un troisième exemple est afférent à une association, qui
tient le milieu entre une organisation de camarades de métier
et une corporation scientifique. Cette association a pu ter
miner l’année de guerre 1915 avec un « bénéfice » de 600.000
à 700 000 marks. Comme elle existe depuis trente ans et
qu’elle s’étend depuis son origine à toute l’Allemagne, elle
(I) J»strow, op. cit., p. 32,