CHAPITRE XXII
La Révolution turque de 1908. Ses conséquences. An-
nexion de la Bosnie et de l'Hertzégovine. Indépendance
de: la Bulgarie. Combat des alliés chrétiens pour la
Thrace et la Macédoine. Discorde mutuelle et nouvelle
guerre. Paix de Bucarest (1913).
Mais au lendemain de l'entente austro-russe de
Réval, éclata, le 3 juillet 1908, dans le petit centre
macédonien de Resna, la révolte des officiers Enver
et Niazi, qui appartenaient à l'organisation révolu-
tionnaire secrète, empruntée aux chrétiens que ces
officiers étaient venus contenir. Le Sultan, docile en
apparence, rétablit la constitution de Midhat. Il n’y
avait plus dorénavant une Macédoine à troubler ou à
partager : les Jeunes Turcs, proclamant les principes
de la Révolution française, déclaraient en mème
temps que cette région, que l'Europe appelait Macé-
doine, est leur héritage ancestral, inaliénable, que les
combattants chrétiens, dont plusieurs, et surtoul les
Bulgares de Sandanski, reçus fraternellement à Salo-
nique, s'étaient réunis aux armées de la liberté et
les avaient accompagnées à Constantinople, partici-
pant ensuite à la lutte contre la réaction, n'ont qu'à
jeter le fusil et le handschar pour défendre, par la voie
constitutionnelle, les besoins locaux. Car il n’y avait
plus désormais d'aspirations nationales du moment
que tous étaient citoyens, donc tous étaient Osmanlis,