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Bien des malentendus se seraient dissipés de la sorte. D'autre part, il est incon-
testable que pour résister à notre climat et y conserver toute sa vigueur intellec-
tuelle, il est nécessaire, surtout pour un métropolitain, de faire de temps à autre
une saison en France.
Toutes les Sociétés qui envoient des Directeurs administratifs chefs de Comp-
toir aux Colonies spécifient loujours un congé annuel ou bis-annuel.
Nous proposerious que le congé nécessaire devienne régulier el soit donné
tous les deux ans pour quatre mois. Nous demanderions alors un $IV :
« Le Directeur est autorisé à s'absenter régulièrement tous les deux ans et à se
« rendre en France. Ses frais de transport et ceux de sa famille sont payés par
« la Banque, son traitement lui estmaintenu intégralement pendantquatre mois.
« Au delà de cette période et en cas d’autres absences pour convenance person-
« nelle, le traitement est réduit de mottié. »
5- Nous nous plaignons que les Directeurs ne restent pas un temps suffisant à
Ja tête de nos affaires et nous avons constalé à maîntes reprises qu’elles en souffrent.
Le rôle du distributeur de crédit qui lui est dévolu ne peut pas être rempli conve-
nablement sans qu'il ait acquis l'expérience des gens et des choses du pays. Et
c’est la Banque qui paie les frais de cette éducation. I! faudrait donc trouver le
moyen de faire désirer à nos Directeurs de rester le plus longtemps possible en
fonétion, en leur offrant des avantages réels, après un certain nombre d’années de
fonction dans la même Banque.
Chaque année, dès la prise de service par un Directeur itulaire, une somme dé-
terminée, prise sur les frais généraux, pourrai! être versée à une caisse spéciale, dont
Je montant serait d’office acquiset payé au Directeur à l’expiration de sa dixième année
de fonction par exemple.Ce prélèvement annuel se ferait encore à partir de ce moment,
mais il serait attribué au Directear,à la fin de chaque exercice,à titre d’augmentation de
iraitement.
Si on fixait cette prime à 4 ou 5000 frs, étant bien établi qu'elle ne serait touchée
qu’après dix ans de service, il nous paraît très probable que les Directeurs s’efforce-
rai ent de rester à la tête de nos Etablissements au moins pour ce laps de temps.
Enfin, il nous paraît que le Couseil pourrait être autorisé à attribuer à un Diree-
teur sorlant une partie de la prime déjà accumulée pour éviter qu’uu changement
fait contrairement à la volonté du titulaire ne le prive pas Lotalement du témoignage
de reconnaissance que les actionnaires, dont le Conseil est le mandataire, voudraient
lui offrir.
Dans le cas où par suite du départ anticipé du lilulaire cetle réserve serait inem-
ployée, elle ferait retour an compte de Profits et Pertes.
DES DIRECTEURS INTÉRIMAIRES
Celte indépendance n’est pas moins indispensable aux Directeurs intérimaires
qu’aux Directeurs titulaires ; aussi. nous élèverons-nous contre leur désignation par
le Gouverueur.
Nous avons déjà rappellé l’incident surveuu ici en 1906 ; le Directeur à peu
près obligé de rentrer en France, sous la violente pression du Gouverneur ; un
intérimaire (fort honnête homme du reste, mais ignorant des difficultés
qu’il allait avoir à résoudre et des complaisances qu'on allait lui demander)
choisi ad hoc par le Gouverneur dans le Conseil Privé ; le Ministre, mis au courant
de la situation obligé d’annuler de fait cette nomination par l'envoi d'un Inspec-
tenr des Colonies. à titre de Directeur intérimaire !