CHAPITRE XXVIII
Le retour au Secours Chômage
(JUILLET 1919)
En mars 1919, le Ministère de l’Industrie, du Travail et du Ravi-
taillement, instituait un Conseil National du Secours de Chômage,
avec mission de rechercher les modifications à introduire dans l’orga-
nisation des secours. Dans ce Conseil se rencontraient, sous la prési-
dence du Ministre, des patrons, des ouvriers et des hommes ayant
participé, pendant l’occupation allemande, à la gestion du Secours
Chômage.
La première question qui fut posée au Conseil fut celle de savoir si
un secours de chômage devait être maintenu. Il la résolut par l’affir-
mative. Personne, en ce moment, n’aurait voulu recommander de
supprimer les secours existants à une population aussi éprouvée
par la guerre et où le chômage était encore considérable.
Le Conseil fut en outre d’avis qu’il convenait, étant donné la cherté
de la vie, d'appliquer le barème le plus élevé (barème B) ; mais en subor-
donnant l’octroi des secours à une intervention communale égale au
quart de la dépense.
À partir du le" mai 1919, un certain nombre de Comités provin-
ciaux, dont le Comité de Liége, cessèrent leur intervention.
C’est à cette époque que le Comité National résolut d’allouer deux
quinzaines de secours à tout ouvrier qui reprendrait le travail, mesure
qui se montra extrêmement efficace.
Puis, le Conseil du Chômage recommanda le retour au Secours de
Chômage, c’est-à-dire à la restauration d’un secours spécial à la classe
ouvrière, l’Etat Belge se substituant naturellement au Comité Natio-
nal. Ce fut chose faite au début du mois de juin. Le Secours Chômage
devait être réservé aux seuls ouvriers ou employés de l’industrie
et du commerce se trouvant dans l’impossibilité démontrée d’être
embauchés et étant dans le besoin.
Etaient donc exclus des secours : les artisans, les ouvriers agricoles,
les cultivateurs, propriétaires ou locataires, fermiers, maraîchers,
les négociants, commerçants, boutiquiers, les entrepreneurs, chefs
d'industrie ou de commerce, les gens de service, domestiques, ser-