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Quels que soient les avantages ou inconvénients de ces différentes méthodes,
la comparaison des données qu’elles ont permis de recueillir est, sinon impossible,
du moins manifestement difficile. Si nous ajoutons aux considérations qui pré-
cèdent que les comparaisons internationales comportent toujours un élément
d’incertitude du fait des idiosyncrasies nationales, nous obtenons une première
liste assez importante de difficultés à surmonter. Il est certain que, dans quelques
pays, l’agriculture tend à se spécialiser. Le coût du travail agricole dans un pays
d'agriculture moyenne et de petite agriculture fournissant surtout des produits
pour l'exportation, comme le Danemark, saurait difficilement se comparer à celui
d’un pays où les conditions de l’industrie agricole ne sont pas les mêmes et, d'autre
part, il n’est pas facile de trouver deux pays présentant une identité suffisante
de tous les facteurs réellement importants. Même en tenant compte uniquement
des groupements de fermes qui paraissent réellement comparables, la difficulté
ne sera pas entièrement résolue. Car chacun de ces groupements subira la loi
de la « formule nationale » dont nous parlions plus haut. C’est la formule nationale
qui régit en dernier ressort la combinaison des différents éléments économiques
nationaux. Les facteurs, tels que l’offre de capitaux, le taux du crédit, la densité
de la population (dont dépend le prix de la main-d’œuvre), ete, n’obéissent pas
uniquement aux lois agricoles, mais sont encore soumis à des lois nationales géné-
rales. Il est certain qu’à la longue les comparaisons internationales deviendront
possibles et qu’elles seront désirables, mais leur exactitude dépendra du degré de
comparabilité d’un grand nombre de points de détails que nous examinons plus loin.
INI- LE REVENU OU RENDEMENT NET DE L'AGRICULTURE
ET LES FRAIS AGRICOLES
La notion du «rendement net », ou revenu de l’agriculture, est celle dont la
définition s'impose en premier lieu en économie agricole 1.
* Une bonne définition, due à l'Italie, est celle conformément à laquelle le ren-
dement net s'obtient en «soustrayant de la valeur de la production brute toutes
les valeurs qu’il a fallu consommer pour obtenir cette production brute »?. Au
nombre de ces valeurs figure évidemment en premier lieu celle des semences,
engrais, fourrages et autres produits similaires, de même que toute’ dépréciation
pouvant être considérée comme une valeur consommée. Ces produits sont ceux
dont la société a dû faire l'avance pour que le processus de production puisse être
mis en œuvre. Il est donc nécessaire de les déduire du résultat final pour obtenir
la partie de la production brute pouvant être considérée comme une valeur. Lorsque
cette opération a été effectuée, on obtient le «rendement net » que la société peut
dépenser ou amasser. C’est pourquoi l’on définit parfois le rendement net comme
étant la somme des dépenses et des épargnes de l’annéeS.
! Au sujet de l’importance du rendement net comme revenu total de tous les partici-
pants à la production, voir Asuay: « Standards of Production in Scottish Agriculture », dans
le Scottish Journal of Agriculture, octobre 1923. OURS
: LassiNagEs voir plus loin la section consacrée à l’Italie (p. 60).