y —
Le solde aux ordinaires, soit 20,000 francs, ce qui n’est que du 4 p. c.; le
privilège consiste à donner 6 p. c. aux privilégiées, les ordinaires s’en tenant au
reste.
Si cette même société entrait en liquidation et que le capital à répartir serait
770,000 francs, les privilégiées recevraient leur valeur nominale, soit 500,000
francs ou 500 francs par titre, les ordinaires recevraient 270,000 francs, soit
97 francs par titre; dans un tel cas, il n’y aurait pas de pertes pour les privi-
légiées et les ordinaires, seules, supporteraient les pertes sociales.
Il ne faut pas conclure de ce qui précède que les privilégiées valent toujours
plus que les ordinaires; parfois, par certaines combinaisons de répartition, leg
ordinaires valent plus que les privilégiées, mais c’est l'exception.
Le premier dividende des privilégiées est parfois qualifié « ‘intérêt »; cette
dénomination est erronée. Le premier dividende ne peut être encaissé qu’à la
condition qu’il y ait du bénéfice cependant que l'intérêt est payé qu'il y ait béné-
fice ou perte (tel est le cas pour l'intérêt des obligations).
41, — Valeur nominale. — C’est la valeur qui est imprimée sur le titre
représentant l’action. Des exposés n°* 39 et 40, il résulte nettement que cette
valeur nominale ne correspond, pour ainsi dire, jamais, à la valeur réelle. Plutôt
que de donner une valeur nominale aux actions, 1l serait de beaucoup préférable
d'exprimer simplement la fraction du capital qu’elles représentent, ‘c’est-à-dire la
valeur de quotité, bien que, s'il n’y a qu’une catégorie d'actions, il suffise de
diviser le capital exprimé par le nombre ‘de titres pour avoir la valeur nominale
de chacun.
42. — Les actions de bénéfices (généralement qualifiées « parts ») repré-
sentent une quote-part des bénéfices en cours de l'existence sociale et lors de la
liquidation.
Les actions de bénéfices que la société « donne » suivant une expression
courante mais abusive, ou remet le jour de sa constitution, ne lui coûtent rien
et ne lui coûteront jamais rien; ce sont les porteurs d'actions de capital qui
consentent à. ce que leurs bénéfices soient amputés d’une certaine partie qui
sera distribuée, chaque année et en fin de liquidation, aux porteurs des parts
de bénéfices.
L'action de bénéfice ne coûtant rien à la société, n’a pas de valeur nomi-
nale: elle acquiert de la valeur réelle'simplement par la capitalisation des béné
fices lui distribués où, en outre, par les quote-parts de bénéfices que la sociéte
conserve par devers elle et qui, lors de la liquidation, seront remis aux parts de
bénéfices. :
Exemples: Une société est créée au capital de 500,000. francs en 1,000. ae-
tions de 500 francs chacune et 100 parts de fondateurs. Les statuts prévoient la
répartition comme suit : premier dividende de 6 p. c. aux actions; le solde moitie
aux actions de capital et moitié aux parts de fondateur. Supposons un bénéfice
de 50,000 francs;
Gp. €c aux'actions °F. 30,000
“Moitié du solde aux actions . 10,000 40,000
Moitié du soldé aux parts 10,000
Tétal 277 50,000
Coupon par action, : 40,000: 1,000 = 40 francs.
Coupon par part : 10,000 100 — 100 francs.
Comme quoi, parfois, le coupon des parts bénéficiaires, peut être plus élevé
que. celui des actions. — Pour se rendre compte de la valeur respective des
actions et des parts bénéficiaires, il faut lire attentivement les statuts.
43. — On donne le nom de parts sociales aux actions de quotités (voir N°41)
que le capital soit chiffré en valeur nominale ou qu’il apparaisse simplement pour
mémoire dans les livres.
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