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A l’aide des données fournies par les gouvernements, on
établit les salaires d’une semaine normale de 48 heures.! Les
chiffres qui sont à la base des calculs sont, en règle générale,
ceux qui correspondent au tarif ordinaire au temps des ouvriers
adultes. Pour déterminer le pouvoir d’achat des salaires heb-
domadaires ainsi calculés, on prend en considération essentiel-
lement les denrées alimentaires d’usage courant que consom-
ment les ouvriers et les prix de détail de ces denrées. Afin de
tenir compte, au moins dans une certaine mesure, des diffé-
rences dans les conditions d’alimentation des travailleurs des
différents pays considérés, on a établi une série de types de
consommation correspondant aux groupes suivants: Belgique
et France, pays de l’Europe centrale, Grande-Bretagne, pays de
l’Europe méridionale, pays scandinaves, pays d’outre-mer.
Chaque type de consommation peut être matériellement
représenté par un panier de provisions d’une composition don-
née et dont le prix est déterminé par le cours du marché dans
la ville considérée. Le prix de ce panier de provisions représente
l’unité de mesure à laquelle on rapporte le pouvoir d’achat des
salaires nominaux. On recherche combien de fois la somme
correspondant à ce prix entre dans le salaire nominal d’une
semaine de 48 heures établi selon le procédé indiqué. En faisant
le calcul sur la base du prix du panier de provisions correspon-
dant à un type de consommation donné pour chacune des pro-
fessions et dans chacune des villes, on obtient les salaires heb-
domadaires réels, comptés en denrées alimentaires sur la base
du type de consommation considéré, des ouvriers de ces profes-
sions dans ces différentes villes.
En faisant porter les calculs sur l’ensemble des professions,
on obtient des données moyennes, dont on fait ressortir plus
clairement les relations en dégageant des nombres-indices;
ceux-ci sont calculés en prenant pour base le salaire réel moyen
(= 100) de l’une des villes considérées. Dans les tableaux
publiés régulièrement dans la Revue internationale du Travail,
c’est le salaire réel moyen des catégories considérées à Londres
qui représente à chaque date la base de l'indice (==100).
D'autre part, pour donner à l’ensemble des comparaisons men-
suelles une base fixe, on établit également des nombres-indices
moyens des différentes villes rapportés à la moyenne de Londres
en juillet 1924. Ajoutons que, pour faciliter certaines compa-
1 Données publiées tous les mois par la Revue internationale du Travail,