pas près de se terminer, vouloir gêner les exportations de sa
patrie est une folie conduisant à l’anémie. Quant aux consé-
quences, non d’une dépréciation monétaire acquise qui n’existe
plus quant aux prix de revient, mais d’une période de décalage
des prix par la baisse rapide de la monnaie, la preuve est faite
que ce n’est pas par une taxe uniforme et générale que l’on
peut utilement intervenir pour corriger les effets malheureux
de l’illusion monétaire. Nous reviendrons sur ce sujet.
Entraves à l’exportation
Si la taxe unique à l’exportation est maintenant abolie, il
subsiste, sous forme de droits de sortie, d’interdictions d’expor-
lations, mitigées de contingentements, de nombreuses entraves
à l'exportation dans des cas particuliers. Le législateur a suivi
deux mobiles, défendables momentanément, mais dont la per-
sistance constitue une Srave erreur : la lutte contre la vie
chère et le maintien en France de la matière première de
certaines industries qu’il semblait désirable de favoriser,
À la lutte contre la vie chère se rattachent les entraves à
l'exportation des produits agricoles : interdiction de l’expor-
tation du bétail, droits de sortie énormes sur les œufs, sur le
beurre, contingentement des pommes de terre, etc,
Nous ne sommes pas, ici, de ceux qui opposent systématique-
ment l’agriculture au commerce et à l’industrie. L'agriculture
doit, d’après nous, être considérée comme une industrie, la
première du pays en importance matérielle et morale et, si
Nous avons protesté et continuerons à le faire contre le traite-
ment fiscal privilégié dont elle jouit, nous nous joignons aux
organisations de cette grande industrie pour réclamer, pour
tous les produits agricoles, la liberté, seule génératrice
d’abondance.
Même en période de baisse de la monnaie, ces interdictions
Re correspondaient à aucune vérité économique profonde et
étaient de pure inspiration démagogique, mais avec le retour
à une monnaie plus stable et à la parité des valeurs d’achat
intérieures et extérieures, leur maintien est une pure folie.
Ainsi, nous sommes-nous associés aux diverses manifesta-
tions réclamant la libre sortie des produits agricoles, à l’action
dans ce sens du Comité d’Action Economique et Douanière et,
tout récemment, au Congrès des Syndicats Agricoles des Alpes
et de Provence.