« … le nivellement normal, fatal entre les prix
de détail et les prix de gros, l’augmentation des
impôts vous auront devancés. »
C’est ici que M. Vincent Auriol se trompait. Je
n’aurai pas de mal à le prouver tout à l'heure.
« Et ainsi, continuait-il, vos- impôts indirects
vont avoir sur les prix les mêmes effets que l’infla-
tion. Et c’est ainsi que, comme le disait M. Cha-
brun à la Commission des Finances, dans une sai-
sissante expression, si vous accusez nos impôts
d’avoir fait fuir les capitaux, les vôtres vont faire
fuir votre monnaie. » (Mouvements divers au centre.)
Tel était donc, Messieurs, l’oracle essentiel de
M. Vincent Auriol et de M. Chabrun : « Votre
monnaie va fuir, sous la menace de vos impôts. »
La monnaie a si bien fui, en effet, que si ce n’était
par égard pour l’industrie et pour les travailleurs
de l’usine, nous aurions pu, sans difficulté, depuis
plusieurs mois, laisser tomber la livre au-dessous de
100 francs. (Applaudissements au centre, à droite
et sur plusieurs bancs à gauche. — Mouvements
divers.)
M. Vincent Auriol, prophète de malheur.
M. LEGUÉ. — Jérémie! (fires.)
M. LE PRÉSIDENT. — N’ajoutez rien, je vous en
prie. (Nouveaux rires et applaudissements.)
229 —