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CHAP. II. — DE LA RENTE DE LA TERRE.
Rien n’est plus commun que d’entendre parler des avantages que
possède la terre sur toute autre source de production utile, et cela, en
ne paie aucun profit en raison du droit de propriété. Qui ne voit que, dans ce
cas, les fermiers se substitueraient aux propriétaires, et empocheraient leurs
profits ? l a terre est un atelier chimique admirable où se combinent et s’éla
borent une foule de matériaux et d’éléments qui en sortent sous la forme de fro
ment , de fruits propres à notre subsistance, de lin dont nous tissons nos vête
ments , d’arbres dont nous construisons nos demeures et nos navires. La nature
a fait présent gratuitement à l’homme de ce vaste atelier, divisé en une foule
de compartiments propres à diverses productions ; mais certains hommes entre
tous s’en sont emparés, et ont dit : A moi ce compartiment, à moi cet autre ;
ce qui en sortira sera ma propriété exclusive. Et, chose étonnante ! ce privilège
usurpé, loin d’avoir été funeste à la communauté, s’est trouvé lui être avanta
geux. Si le propriétaire d’une terre n’était pas assuré de jouir de ses fruits qui
voudrait faire les avances de travail et d’argent nécessaires pour sa culture ^Les
non-propriétaires eux-mêmes, qui maintenant du moins peuvent être passa
blement vêtus et se procurer leur subsistance avec le produit de leur travail,
seraient réduits comme cela se pratique dans la Nouvelle-Zélande, ou bien
a ootka-Soimd, a se disputer perpétuellement quelques pièces de poisson ou
aiitrl fn’ V "'"r ’ G"«"« étemelle, et à se manger les uns les
autres, faute d un aliment plus honnête.
C est ainsi qu’un fonds de terre a pu fournir une quantité décuple, centuple,
de produits utiles a l’homme. La valeur de ces produits une fois créée a formé le
revenu, 1° du propriétaire foncier ; 2«« du capitaliste qui a fourni les avances
I soit qu il se trouve être le propriétaire lui-même ou bien le fermier) ; 3- des
cultivateurs, maîtres et ouvriers dont les travaux ont fertilisé le sol. — Oui a
paye cette valeur dont s’est formé le revenu de tous ces gens-là? — T/acheteur
e consommateur des produits du sol.-Et je dis que le produit du soi a payé
tout cela ; car s’il avait été insuffisant, une partie de ces moyens de production
ne recevant point d’indemnité pour son concours, se serait retirée de la produc
tion ; que le propriétaire lui-même n’aurait plus voulu louer son atelier ( le ter
rain), puisque cette location ne lui aurait rien rapporté. Dès lors plus de garan
tie, plus de certitude de recueillir les produits; le terrain serait resté en friche
et a quantité offerte des produits territoriaux devenant moins grande, serait re
montée au taux nécessaire pour que le propriétaire fût payé. (Il est entendu
que cet effet aurait eu lieu, toutes choses d’ailleurs égales, et dans un état donné
ne la société. )
du ^ profit du propriétaire foncier supporte, plus que les profits
pi a e e in ustrie, les inconvénients du local ; car une certaine portion
tro'aux ne sont pas aussi immobiles que la terre; ils peuvent
I a petit changer d objets, tandis que le fonds de terre ne pouvant ni se
ns porter dans un lieu où ses produits auraient plus de valeur, ni donner d’au-
pro uits que ceux auxquels la nature l’a rendu propre, n’a pu composer ses
O Its que de la valeur qui, dans ses produits, excède les profits du cultivateur
qui n est pas propriétaire.