Full text: Oeuvres complètes

y, NOTICE SDH CA VIE ET CES ÉCRITS 
c est pour arriver et non pour faire voir en marchant sa grâce sa sou 
plesse. En un mol, et juscpie dans ses Principes, Ricardo écrit sous la dictee 
des événements et en vue d’un progrès réel, palpable. Aussi ses cemies 
reflètent-elles fort nettement les agitations de son époque, et serait-il im 
possible d’en bien saisir la portée si on ne les encadrait pas dans un expose 
à la fois économique et politique des temps où il vécut. Sa vie est tout 
entière dans ses écrits ; mais ces écrits se relient si intimement au mouve 
ment général de la société anglaise et embrassent tant de problèmes divers, 
banques, salaires, emprunts, impôts, protection, commerce intérieur, pro 
fits, machines, que, pour les comprendre, il est necessaire d évoquer, 
dans un vaste ensemble, tous les souvenirs de son époque. —A la gran 
deur des faits on mesurera la grandeur des idées et tout naturellement celle 
de l’écrivain. 
L'histoire de l'Angleterre, pendant ce long chaos d'on surgit le dix-neu 
vième siècle, et, avec lui, le monde moderne, peut être parfaitement sym- 
holisée par deux métaux : - le fer et l'or. L'un arma son hras pour 
frapper, l'autre circula comme une sève généreuse dans les veines de son 
industrie, s'accumula dans l'immense réservoir de l'Kchiquier, et, s épan 
chant sur le continent, sufi'il à commanditer la guerre et a abattre un gran 
peuple nui servait de piédestal à un grand homme. 
Toute la puissance de l'Angleterre sembla se concentrer, en eftet, de 
I79S étais, sur une seule oeuvre, un seul résultat : 1 abaissement de a 
France, le refoulement des idées démocratiques qui, tantét couvertes du 
voile lugubre de l'échafaud, tantét pavoisées de nos éclatantes couleurs, 
couraient comme un frisson sur tous les esprits, organisaient 1 Irlande en 
bataillons révolutionnaires, et empruntaient l'eloquence brûlante de box 
pour signifier à l'aristocratie sa condamnation et sa decheance, lies le joui 
où la France publia son programme d'égalité et revendiqua, en face de 
l'Europe, scandalisée de tant d'impertinence, 1 insigne honneur pou ^ 
que peuple de se gouverner lui-méme et de distribuer eqnltablement sa 
riehise -, dès le jour où l'essai d'une société libre sr lit ainsi a haute et in 
telligible voix, il y eut comme une propagande permanente de nos idees, 
propagande d'autant plus irrésistible, qu elle se faisait à coups i c canon 
lorsque la plume et la parole ne suffisaient pas. 
Or, l’Angleterre d’alors, qui diffère de celle de nos jours, comme le 
passé de l’avenir, comme la caducité de la virilité; I Angletene de itt 
et de Castlereagh qui demeure séparée de celle de Grey, de Pee et e o 
den par l’épaisseur de vingt réformes égales à vingt siècles, devait etre 
la première à redouter le rayonnement des idées françaises. 
Par la forme représentative de son gouvernement, elle tenait a la ( emo- 
cratie autant qu’à l’aristocratie : elle sentait qu’elle avait déjà un pied dans 
crauc autan i nns me tre 
-„II., »»rvxxinii l’abîme, révolutionnaire
	        
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