Full text: Oeuvres complètes

DE DAVID KiCAHDa 
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voir que les billets ue portent pas tous la même el'ügie ; et, redoutant l’Im 
piévoyanee des directeurs de Banque , on a voulu leur substituer le mi 
nistre des finances — qui, on le sait, est toujours un être infaillible. Eb bien 1 
nous déclaious ces craintes frivoles et ces illusions sur les gouvernements 
on ne peut plus dangereuses. On aura beau entasser faillites sur faillites, 
^ ditionner le passif des Banques américaines avec le passif des Banques 
tossCy d Angleterie, d Irlande et de Hollande, on n arrivera janiai^ à 
centième partie des désastres que 1 omni-sapience des trésoriers natio 
naux a accumulés sur les peuples, en tous temps, en tous lieux. La ban 
que fantastique de Law, qui traversa comme un météore enllaminé le sys 
tème financier de la France, n’était pas a coup sur une Banque privée • les 
bilets de la Banque d’Autriche, les roubles papier de Saint-Pétersbourg, 
t milreas du Brésil, les dollars de Bueuos-Ayres qui, de chute eu chute, 
tombèrent de 4 sA. ü d. à 3 î/., tout ce papier-monnaie, avili, conspué, ne 
sortait pas, que nous sachions, d’une Banque par actions, et il se pourrait 
que les assignats de la Révolution ne fussent pas l’idéal d’une circulation 
economique ef pour nous servir des termes de Ricardo. Jusqu’à ce qu’il 
nous ait etc bien démontré que les gouvernements réunissent à la science 
profonde des affaires, à Tubiquité nécessaire pour suivre les incidents 
multiples des changes, des marchés, des contrats, une économie a toute 
epreuve, une indicible horreur pour tout ce qui ressemble à des embellisse 
ments coûteux, a des conquêtes ruineuses, a des faveurs octroyées aux ames 
e eaux, jusqu à ce qu'il nous ait été bien démontré qu’ils u'ont jamais com 
promis l'avenir par des dilapidations, jamais usé des moyens les plus vio 
lents, parfois les plus infâmes, pour solder des guerres iniques, enfin qu’ils 
joignent a toutes les qualités, d’autres qualités encore, nous persisterons 
a ne pas leur confier un monopole aussi dangereux que celui du crédit 
Jamais peut-être on n’aurait armé le pouvoir d’une arme plus terrible et 
vénllT e ^ confiance, que les mots de 
enalite, de gratifications, de corruption, soient des enütés que notre 
monde ii’a jamais réalisées. 
Et qu’on ne parle pas de limites imposées par la volonté, l’influence légis- 
lative ; nous savons ce que pèsent ces choses devant un caprice de conuué- 
r »“«teet de fantaisie, une «.rte d e,: 
% T " Pl^irs de» Mêles. Que se.ait-ee le jour 
ti.,..*’: pourraient fabriquer les billets de Banque à la con- 
vr«i^ f ^ «missions prendraient un développement exorbitant, elles pleu- 
ei» a titres divers, et l’on ne redouterait plus de franchir toutes les 
^jnes, car 1 actionnaire véritable d’une Banque nationale serait le pays 
entiei, et le pays est toujours assez riche pour payer ses billets.
	        
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