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CHAP. 1. — DE LA VALEUR
travail de reconstitution peut ôtre considéré comme servant réelle
ment à la production des marchandises, et devra se retrouver dans
leur valeur. Si j’avais une machine de 20,000 liv. st., susceptible
de produire certaines marchandises avec le secours d'un faible tra
vail ; si la détérioration graduelle de cette machine était peu impor
tante, et le taux des profits de 10 pour cent, je me contenterais
d’ajouter 2,000 liv. st. au prix de mes produits, comme compensation
de l’emploi de ma machine. Mais si la détérioration était rapide et
sérieuse, s’il fallait pour la conserver le travail de cinquante hommes
tous les’ans, j’ajouterais au prix de mes manJiandises un excédant
égal à l’excédant obtenu par tout autre manufacturier qui n’aurait
pas de machines et qui emploierait cinquante hommes à créer d’au
tres produits.
lin accroissement de salaires agira donc d’une manière inégale sur
la valeur des marchandises produites au moyen de machines qui s’u
sent rapidement et celles produites au moyen de machines d’une
grande durée. Dans un cas, il entrerait une grande portion de tra
vail dans les produits fabriqués, dans l’autre, il en entrerait fort peu.
C’est pourquoi toute augmentation de salaires ou, ce qui est la même
chose, tout abaissement dans le taux des profits tend à affaiblir la
valeur relative des marchandises produites avec un capital durable
et à élever proportionnellement au contraire la valeur de celles pro
duites avec un caj)ital d’une nature périssable. I ne diminution de
salaires aurait l’eflét précisément contrairi;.
J’ai déjà dit que le capital fixe peut avoir une durée plus ou moins
considérable. Supposons maintenant une machine se détruisant au
bout d’une année, et accomplissant dans une certaine branche d’in
dustrie le travail de cent hommes. Supposons encore que la machine
coûte 5,00(1 liv. st., et que les salaires payes aux cent ouvriers
s’élèvent à 5,000 liv. st., il est évident qu'il importera fort peu au
manufacturier d’acheter la machine ou d’employer les cent hommes.
Mais admettons maintenant que le prix du travail s’élève et atteigne
5,500 liv. 8t., nul doute alors que le manufacturier ne Iroiive son
intérêt à acheter la machine et à économiser ainsi 5,000 liv. st. sur
la fabrication. On dira peut-être : les salaires haussant, il se peut que
le prix de la machine hausse en même temps et atteigne 5,000 hv. s .
est ce qui arriverait eu effet si elle n avait exige I emploi
iniids et s’il n’avait fallu payer au constructeur une certaine semine
^e profits. Ainsi, la machine étant le produit du travail ( t cen o
^ï'iers, occupés peiidaul un an à raison de 50 liv. st. < lat »
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