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LE PROHLÈME DE LA MARINE MARCHANDE.
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II. Glasgow.
Le centre de la grande usine maritime de la Clyde, Glas
gow, était, il y a deux siècles, .une pauvre bourgade d’un
abord difficile aux bateaux, noire et sale, traversée par une
rivière torrentueuse. Rien ne faisait présager sa fortune ma
ritime. Quebjues rares armateurs osaient seuls aventurer
leurs bâtiments hors de l’abri précaire de son port miséra
ble ; les navires descendaient à la faveur de la marée haute
le lit rocailleux de la Clyde et partaient, soit pour les cotes
de France, soit pour l’Amérique. Le commerce était peu
considérable. En 1667, on ne comptait pas plus de onze na
vires marchands jaugeant ensemble gby tonneaux, qui eus
sent Glasgow comme port d’attache.
Aujourd’hui, ce port est devenu le centre le plus impor
tant de la construction navale, la capitale maritime, com
merciale, industrielle, la métropole en un mot de l’Écosse
et la seconde ville du Royaume-Uni ; une forêt de cheminées
d’usines lui fait une ceinture de feu et de fumée ; d’immenses
steamers sortent de son port et y entrent commodément (»),
débarquant ou embarquant des millions de tonnes de mar
chandises sur 9 kilomètres de quais et de docks sillonnés de
voies ferrées et pourvus de grues, de treuils puissants; 1,668
navires jaugeant ensemble 1,680,170 tonneaux forment la
Hotte magnifique de ses armateurs ; une vie de travail, d’ef
forts, de spéculation, de richesse et de production intensive,
entraîne les habitants du grand port écossais dans le vaste
(1) Eli 1899, les entrées et les sorties réunies de Glasgow ont formé un mouvement
d’ensemble de 21,954 navires et de 7,434,854 tonneaux.