NOTRE FLOTTE COMMERCIALE.
47 .
C'est toute une ilolte asiatique que l’Europe ne voit jamais.
Peu à peu, elle s’emjiare du commerce de l’ExIrt^me-Orieut
« 70 p. 100 du commerce total de l’Allemaque se fait ])ar
mer. La valeur de sa Hotte marchande est évaluée à 626 mil
lions. Dans ces quatre dernières années, elle a auqmenté
de 66 p. 100. Pendant cette même période, le commerce
avec la France a doublé; depuis 1894, il a doublé avec
l’Afriipie, l’Australie et l’Amérique du Nord. Les 9rands
paquebots de llambourq et de Brême viennent aujourd’hui
enlever à nos transatlantiques du fret et des passaqers dans
nos ports mêmes : à Gherbourq.
« Si la France voit sa marine dépérir, c’est un peu parce
iju’elle la délaisse et si l’Allemaque obtient des succès iuat-
tciidus, c’est qu’avec une invincible obstination, une pas
sion extraordinaire, elle travaille à l’extension de son com
merce, à la conquête des marchés extérieurs. Elle a compris
(pie c’était au dehors (pie les peuples civilisés devaient main
tenant aller chercher de nouvelles sources de richesses.
Cette idée, l’empereur l!a exprimée eu disant : (c Notre ave-
« nir est sur mer. » Aussi, tout le monde s’est mis à l’œuvre.
« Ces elforts ont abouti. L’Allemaqne s’est montrée plus
redoutable encore pendant la paix que pendant la (pierre.
Ea prophétie de H. Heine s’est réalisée : ce Prenez qarde !
« disait-il aux nations de l’Europe, vous aurez plus à crain-
tanle place de Bangkok est perdue pour le commerce anglais, (pii s’y trouve supplanté
Jiar le commerce allemand. Ce résultat a été obtenu par la main-mise des compagnies
de navigation allemandes sur les lignes de pacpiebot desservant le Siam. La Uoll-Line
s'est rendue acipiéreur de la ñolte de la Scottish Oriental Company composée de
quatorze paipiebots naviguant sous pavillon britanniipie et d'un tonnage de 20,g^o ton
neaux. Elle continue pour son compte le service (pie taisait cette Compagnie écossaise
entre Bangkok, Singapore, Hong-Kong et Swalow. Le North German Lloyd a mis sur
cette ligne un plus grand nombre de navires pour augmenter le nombre des départs.
Dans les îles de la Sonde, les .Allemands se substituent aux Anglais grâce aux moyens
de transport. Certains documents de ce Bine Book laissent entrevoir (pie T .Angleterre
clierclic à s’entendre avec T .Allemagne pour détourner vers Bangkok tout le trafic com
mercial de la Chine, de manière à entraver le développement cconomicpie de l’Indo-
Chine (jui est à la veille de devenir la principale productrice de riz de l’Extréme-Ürienl.
On évalue à 500,000 tonneaux la puissance de la flotte commerciale allemande en
Extrême-Orient.