Full text: Le secours de chômage en Belgique pendant l'occupation Allemande

106 LES SECOURS DE CHOMAGE PENDANT L’OGCUPATION ALLEMANDE 
le professeur était un homme de la profession : artiste, concevant et 
dessinant lui-même ses modèles, veillant à leur exécution et leur 
donnant le fini. Il à pu dire dans son rapport qu’à la fin des cours 
les neuf dixièmes de ses élèves étaient capables d’établir de leur 
propre initiative un croquis d’appareil conforme au projet et parfai- 
tement exécutable. 
« Dans la classe des électriciens, les leçons de dessin ont été avant 
tout des applications du cours de technologie, pénétrant plus avant 
dans les procédés de construction et de montage ». 
En dehors des cours réguliers et obligatoires pour tous les élèves, 
le Comité avait organisé un certain nombre de cours spéciaux, qui 
furent fréquentés par les chômeurs qu’ils intéressaient particuliè- 
rement. Ils portaient sur : la géométrie appliquée à la construction, 
la galvanoplastie, la téléphonie, les machines-outils. 
Les cours de technologie furent donnés autant que possible — 
malheureusement trop peu, les ressources faisant défaut — à l’aide 
d'appareils de projections et d’appareils de démonstration. Une société 
de construction mit à la disposition de l’école un châssis complet 
d’automobile. 
Nous relevons dans le tableau du personnel enseignant : six pro- 
fesseurs pour les cours d’arithmétique, 21 pour les cours de dessin, 
6 pour les cours de technique professionnelle, 7 pour les cours de 
droit ouvrier, 7 pour les cours d’hygiène, 4 pour les cours spéciaux. 
« Nous n’avons eu qu’à nous louer de nos professeurs, dit le rapport 
du Comité. Nous ne parlerons pas de leur assiduité. Ils étaient venus 
à nous sans esprit de lucre, par pur dévouement à l’œuvre du relè- 
vement moral et intellectuel des chômeurs ; ils ont travaillé avec 
le zèle et l’abnégation des hommes qui entreprennent un travail dont 
ils n’attendent aucune rémunération. Leurs aptitudes ont été à la 
hauteur de leur tâche. Il devait nécessairement en être ainsi : le 
dessin n’était-il pas enseigné par des professionnels du dessin, la 
technologie par des hommes vivant de la vie des ateliers, le droit et 
l’hygiène par des avocats et des médecins ? Une fois de plus, nous 
avons constaté que le professeur, même improvisé, qui s’inspire de 
l’observation des choses, l’emporte de loin sur celui qui ne nourrit 
son cerveau que de la poussière des livres ». 
On voit dans quel esprit le Comité avait entrepris son œuvre et 
quelle portée pratique et efficace elle était destinée à avoir. 
Les cours durèrent de décembre 1915 à la fin de juin 1916, avec 
une interruption de quinze jours à Pâques. 
Plus de cent élèves les fréquentèrent encore après que l’admi- 
nistration communale avait pris la décision de fermer l’école.
	        
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