22 — LES SECOURS DE CHOMAGE PENDANT L’OCCUPATION ALLEMANDE
in Belgium. Celle-ci majora ses prix de vente au Comité National
d’une quotité équivalente au bénéfice réalisé précédemment par
ce dernier, qui se borna, dès lors, à prélever sur les prix qui lui étaient
facturés par Rotterdam la marge indispensable à la couverture des
frais généraux. Il en arriva donc ainsi à fournir à leur prix de revient
les denrées alimentaires importées. Toutes les recettes du Départe-
ment Alimentation provenant de la revente des marchandises et
des bénéfices réalisés sur celles-ci ainsi que les dons et souscriptions
recueillies en Belgique et à l’étranger, étaient versés au Département-
Secours. Ces fonds, transformés par ce département en subsides aux
Comités et aux œuvres, fournirent les sommes qui, durant l’exis-
tence du Comité National, ont soulagé les détresses que la guerre
avait amassées ».
Ainsi, les Allemands interdisant toute entrée de fonds des Alliés
en Belgique, les vivres fournis par la Commission for Relief in Belgium,
et qui étaient en partie payés par le Gouvernement belge, entraient
dans le pays, étaient vendus à tous au prix de revient, et le produit
de la vente au lieu d’être versé aux fournisseurs — toute sortie de
fonds étant de même interdite — était versé au Département-Secours
qui se chargeait de la distribution.
Mais ce n’est pas tout. Les ressources du Département-Secours
ne se limitaient pas à ce produit de la vente des denrées. Il y avait
les dons et souscriptions recueillis à l’étranger, ainsi que les fonds
versés chaque mois par le Gouvernement belge, le Comité National
étant chargé d’acquitter les obligations de l’Etat envers les familles
de militaires sous les drapeaux, envers les fonctionnaires, envers
les établissements d’enseignement et de bienfaisance.
Au 31 décembre 1918, le Comité avait reçu, pour le service des
secours, 2.195 millions provenant, pour plus de 2 milliards du Gou-
vernement belge, et le reste de l’étranger.
En outre, les Comités provinciaux de leur côté recueillirent des
souscriptions et firent des bénéfices qu’ils versaient aux Secours.
Les communes et les comités locaux versaient également des fonds
aux œuvres du Comité. L’ensemble de ces ressources constituait
«l’effort local » qui fut à certains égards une condition des subsides
du Comité. Il atteignit au total 610 millions.
Le chiffre global des sommes consacrées aux secours divers s’éleva
en définitive à 2.825 millions, dont 630 millions fournis par le pays
et 2.195 millions, fournis par l’étranger et le Gouvernement belge (1).
À quels services, à quelles œuvres ces sommes ont-elles été attribuées ?
@) Rapport Général. troisième partie, Département-Secours, t. I. p. 19.