PRINCIPES D’ÉCONOMIE POLITIQUE
industrielles, des modifications matérielles de l’objet échangé.
Mais, d’autre part, la plupart ‘des économistes ont sup-
primé la partie relative à la consommation parce que, disent-
ils, la question de l'emploi de la richesse relève de la
morale. Telle n’est pas notre opinion. L’emploi de la richesse,
soit qu’on la consommè, soit qu’on l’économise, est un acte
économique au premier chef et qui est évidemment la cause
finale de tous ceux qui le précèdent. Il est vrai que l'Economie
politique n’avait guère regardé, jusqu’à présent, qu'au pro-
ducteur, mais il y a lieu de penser que le consommateur est
appelé à tenir le premier rôle sur la scène économique.
Ces divisions sont considérées aujourd’Hui comme un peu
surannées et dans les nouveaux traités d’économie politique,
surtout à l’étranger, on les remplace par d’autres classifica-
tions ayant pour but de présenter les faits dans un ordre
plus scientifique. Cela peut avoir des avantages, mais nous
n’avons pas jugé utile, dans un livre comme celui-ci, de bou-
leverser les cadres anciens, au risque de dérouter les étu-
diants auxquels il est particulièrement destiné. Nous avons
cru cependant nécessaire d’ajouter une partie préliminaire
sur les besoins et la valeur.
Comment s’est constituée la science économique.
C’est en 1615 que l’Economie politique a reçu pour la pre-
mière fois le nom sous lequel elle est aujourd’hui connue,
dans un livre français, le Traicté de l'Œconomie Politique, par
Antoine de Montchrétien.
Ce nom a été critiqué et on en à proposé beaucoup
d’autres, soi-disant plus scientifiques, pour le remplacer. Il
serait mieux évidemment comme terminologie que notre
science fût désignée, de même que la plupart des sciences,
par un seul mot: l’Economie ou l’Economique, d’autant mieux
que le mot Economie était déjà usité dans l’antiquité et même
un des livres de Xénophon porte ce titre. Mais les anciens
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