L'’ÉCHANGE INTERNATIONAL 24)
disposent de certains produits, naturels ou artificiels, en
quantité supérieure à leurs besoins, d’utiliser l’excédent qui,
sans l’exportation, resterait inutile et sans valeur. Sans elle,
que ferait le Brésil de son café, la Tunisie de ses phosphates,
l’Australie de sa laine, le Transvaal de son or, l’Angleterre de
son charbon, et demain la France de son fer ?
4° Enfin, et surtout, l'exportation est le seul moyen par
lequel un pays puisse payer les importations qui lui sont
nécessaires, car, comme on peut bien le penser, ce n’est pas
avec son or qu’il peut le faire, même quand il en a, et en ce
moment on sait que les pays d’Europe n’en ont plus, du
moins tous ceux qui ont fait la guerre. Aussi ne peuvent-ils
compter que sur leurs exportations pour payer tout ce qui
est nécessaire à leur reconstitution économique (voir ci-après).
Ce qu'il faut entendre par balance du commerce.
On appelle balance du commerce la différence entre la
valeur des importations et celle des exportations. Si nous con-
sultons les statistiques des exportations et des importations
dans tous les pays, nous voyons cette balance du commerce
pencher tantôt du côté des importations, tantôt du côté des
exportations : toutefois, le premier cas est de beaucoup le
plus fréquent.
Prenons pour exemple la France. Les importations dans
les trente années avant la guerre (sauf une seule) ont toujours
dépassé les exportations : en moyenne un peu plus de 8 mil-
liards pour les importations, moins de 7 milliards pour les
exportations — donc déficit annuel, si on veut l’appeler ainsi,
de plus de 1 milliard (1.633 millions en 1913) (1).
(1) Ce sont les chiffres du commerce spécial.
On entend par commerce général le mouvement de toutes les marchan-
dises qui entrent en France ou en sortent, ne füt-ce même que pour passer, et
par commerce spécial seulement le mouvement des marchandises qui ont été
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