Full text: Le Rapport du cout du Travail agricole au cout total de la production dans l'agriculture

En 
cousidérable et que, quelles que soient l’expérience et la compétence de ces 
services, le fait même qu’ils vivent loin de la matière examinée peut rendre 
leurs évaluations assez arbitraires, surtout quand elles sont très générali- 
satrices. 
La méthode de la comptabilité est, par contre, extrêmement sûre. Dans un 
but pratique, un certain nombre de fermes situées dans différents pays ont l’habi- 
tude de tenir leur comptabilité et, fréquemment, elles emploient dans ce but des 
comptables de profession. Cette méthode est incontestablement supérieure à 
toutes les autres du point de vue de l’exactitude des informations recueillies. 
Malheureusement, elle n’est employée que dans un très petit nombre de pays et 
de fermes. En outre, le Bureau international du Travail n’a évidemment pas eu 
la possibilité d’examiner les différentes comptabilités de ces fermes. Il a dû se 
contenter soit des publications parues sur ce sujet, soit des études manuscrites 
qu’ont bien voulu lui communiquer les offices centraux de comptabilité et certaines 
autres institutions. Un grand nombre de ces travaux font incontestablement 
autorité et constituent une documentation de haute valeur, mais malheureuse- 
ment les institutions auxquelles elles sont dues n’ont pas toutes employé les mêmes 
méthodes!. Enfin, la méthode de la comptabilité (ou de la comptabilité analytique) 
présente un inconvénient spécial qui lui est particulier: elle n’est pas tout à fait 
représentative de la situation générale de l’agriculture dans le pays où elle est 
appliquée. Tenir une comptabilité agricole est, en effet, une opération générale- 
ment assez onéreuse qui ne peut être imposée. Les très grandes fermes ont seules 
le moyen de s’assurer les services d’un comptable. Dans les exploitations moins 
importantes, le fermier, déjà très occupé, est obligé soit de tenir lui-même ses 
livres, ce qui exige certaines connaissances, soit de demander à la Société 
d'agriculture de l’endroit de les tenir pour lui. Il est vrai que, parfois, un univer- 
sitaire procédant à une enquête scientifique, ou un service d’Etat, lui demande 
l’autorisation de tenir cette comptabilité, en vue de l’utiliser pour une étude 
sociale. Mais, cependant, on peut admettre que seules les fermes les mieux exploi- 
tées se soumettront à cette méthode. A cet égard, l’agriculture fait un contraste 
frappant avec le petit commerce, car la presque totalité des petites entreprises 
commerciales tiennent des livres et, dans certains pays, elles y sont même obligées 
par la loi. Dans l’agriculture, la ténue de livres et la comptabilité — la comp- 
tabilité analytique en particulier — en sont encore à la phase expérimentale. 
Il convient de noter à ce sujet que, dans l’industrie manufacturière, la comptabilité 
analytique est prospective et exerce par là même une influence immédiate et 
fondamentale sur la politique de l’entrepreneur, à qui elle permet de fixer le prix 
des produits qu’il désire vendre. Dans l’agriculture, au contraire, elle est restée 
jusqu’à ce jour presque entièrement rétrospective, et détermine le plus souvent 
. } Il serait à souhaiter qu’un accord international pût être conclu sur certains points 
très discutés. Peut-être cet espoir n’est-il pas irréalisable. Au Danemark et en Suède, les 
autorités connaissant des questions de comptabilité agricole ont conclu, il y a quelques années, 
un accord sur des questions générales de méthode.
	        
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