Full text: Oeuvres complètes

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PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE. 
mêmes propriétés, si son étendue était sans bornes, et sa qualité uni 
forme, on ne pourrait rien exiger pour le droit de la cultiver, à 
moins que ce ne fut là où elle devrait à sa situation quelques avan 
tages particuliers, (/est donc uniquement parce que la terre varie 
dans sa force productive, et parce que, dans le progrès de la popula 
tion, les terrains d’une qualité inférieure, ou moins bien situés, sont 
défrichés, qu’on en vient à payer une rente ])our avoir la faculté de 
les exploiter. Dès que par suite des progrès de la société on se livre 
à la culture des terrains de fertilité secondaire, la rente commence 
pour ceux des premiers, et le taux de cette rente dépend de la diffé 
rence dans la qualité respective des deux espèces de terre 
Dès que l’on commence à cultiver des terrains de troisième qualité, 
la rente s’établit aussitôt pour ceux de la seconde, et est réglée de 
même par la différence dans leurs facultés productives. La rente des 
terrains de première qualité hausse en même temps, car elle doit se 
maintenir toujours au-dessus de celle de la seconde qualité, et cela eu 
raison de la différence de produits (¡ne rendent ces terrains avec une 
quantité donnée de travail et de capital. A chaque accroissement de 
population qui force un peuple à cultiver des terrains d’une qualité 
inférieure pour en tirer des subsistances, le loyer des terrains su 
périeurs haussera. 
Supposons que des terrains n®® 1, 2, 3, rendent, moyennant l’em 
ploi d’un même capital, un produit net de 100, 90 et 80 quarters 
(2 h. 907) de hlé. Dans un pays neuf, où il y a quantité de terrains 
fertiles, par rapport à la population, et où par conséquent il suffit 
de cultiver le n" 1, tout le produit net restera au cultivateur, et sera le 
profit du capital qu’il a avancé^. Aussitôt que l’augmentation de po 
pulation sera devenue telle qu’on soit obligé de cultiver le n® 2, qui 
ne rend que 90 quarters, les salaires des laboureurs déduits, la rente 
commencera pour les terres n® 1 ; car il faut, ou qu’il y ait deux taux 
de profits du capital agricole, ou que l’on enlève ô'ix quarters de blé, 
* Dans la notice historique placée en tête de ce volume, nous avons esquissé et 
discútela théorie dont Ricardo s’est faille plus vigoureux apôtre. Nous y ren 
voyons le lecteur, afin de ne scinder l’attention qu’au profit des maîtres dont 
nous citerons l’opinion en marchant. — A. F. 
2 II ne me semble pas prouvé que tout le profit que retirera le cultivateur 
dans ce cas soit le profit de son capital. Le terrain ne sera cultivé qu’autant 
qu’on en aura assuré la propriété au cultivateur ; dès lors il a quelque chose de 
plus précieux que tout autre terrain de même qualité, non encore approprié. 
*— J.-B. Say.
	        
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