NOTRE FLOTTE COMMERCIALE
I. L’élan maritime à l’étranger.
C’est, liélas ! répéter un fastidieux lieu commun cjue pro
clamer après M. Charles Roux, après tant d’hommes émi
nents, après le Gouvernement et la Chambre, la décadence
de notre marine marchande. Il n’est pas permis de con
server le moindre doute à cet égard devant les constatations
de faits et de chilfres qui montrent le pavillon étranger
maître du fret, du transport, du commerce nationaux.
Il semble que la nation française, d’esprit pourtant si
alerte et si vif, se soit, à l’instar de certains personnages de
légende, endormie pendant vingt ans et qu’elle se réveille
aujourd’hui au milieu d’un monde maritime nouveau dont
la puissance l’accable. L’Angleterre, l’Allemagne, les États-
Unis, lancés à toute vapeur dans la voie de l’armement,
augmentent dans des proportions inouïes leur productivité
en constructions navales, révent d’immenses et rapides l)a-
teaux et les réalisent; le vieux matériel, à petit tonnage,
leur est une entrave insupportable dont ils ne manquent pas
de se débarrasser, dès que s’oilre une occasion propice.
Or, notre tonnage à vapeur est non seulement inférieur à
celui des nations concurrentes, et diminue tandis (|ue le leur
s’accroît, mais encore les éléments dont il est formé sont