Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

L’INDUSTRIE ET LE COMMERCE EN OCCIDENT 199 
charpenterie, travail du bois, du fer, des tissus, des filets, 
corderie, sellerie, cordonnerie, blanchisserie, savonnerie 
et jusqu’aux, ateliers d’orfèvres et de peintres d’enseignes, 
Les femmes s’occupent spécialement du filage, du tissage 
du lin et de la laine qu’elles teignent en bleu garance ou 
vermillon, ainsi que de la confection, de l’ornementation 
des étoffes et des vêtements. Tout domaine, même moindre, 
à généralement ses fourniers, ses boulangers, ses bouchers, 
ses brasseurs, ses tisserands, ses fouleurs et ses teinturiers, 
quelques orfèvres, et surtout ses forgerons, ouvriers indis- 
pensables dans ce milieu rural, ainsi que ses cordonniersg 
(sartores) et ses ouvrières de l'aiguille. C’est dans les 
domaines monastiques que cette organisation atteint au 
plus haut degré de régularité. Ils ont aussi, sous les ordres 
des moines, chefs de services, - les diverses catégories 
d’ouvriers de première nécessité. Les domaines épis- 
topaux sont pourvus du même personnel. 
Mais ceux des monastères ont de plus su organiser de véri- 
tables écoles d’arts et métiers pour les spécialités difficiles ; 
on y forme des artistes (artifices), distinets des ouvriers. On 
sait quelle fut à cet égard la réputation de l’abbaye limou- 
sine de Solignac, d’où sortit l’orfèvre Eligius. De plus, 
certaines abbayes deviennent des centres industriels, où 
le travail se spécialise davantage. C’est ainsi qu’au lieu 
d’avoir seulement, comme Corbie, 4 principaux ateliers 
avec Un personnel de 28 ouvriers, la plupart appartenant 
aux métiers indispensables, Saint-Riquier au IX° siècle 
à déjà formé tout un véritable bourg industriel, où sont 
groupés, en rues distinctes suivant leurs professions, les 
armuriers, les relieurs de manuscrits, les selliers, les bou- 
langers, les cordonniers, les bouchers et les foulons, 
astreints à des redevances en rapport avec leur métier. 
La même organisation avancée se retrouve à Sithiu 
(Saint-Omer) qui dépend de l’abbaye de Saint-Bertin. 
Pour encourager les ouvriers serfs, on fixe leurs rede- 
Vances, comme celles de leurs frères de la gièbe : on les 
BOISSONNADE.
	        
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