B8 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE
impériales (novelles) et le recueil de règlements de police
intitulé le Livre du Préfet (de Byzance), rédigé au x° siècle,
montrent quels étaient le nombre et l’activité des corpo-
rations industrielles (systematæ) des grandes villes de
l’Empire, héritières des associations (collegia, artes,
scholæ) de l’époque romaine. Elles groupent à la fois des
industriels et des commerçants. Les notaires y figurent à
côté des banquiers, des changeurs et des joailliers, les
marchands épiciers auprès des bouchers, des charcutiers
et des boulangers, les aubergistes et les marchands de vin,
de marée, de bestiaux tout près des maquignons et des
pêcheurs. Les parfumeurs et les fabricants de cierges y
voisinent avec les’ tanneurs et les fabricants de savon.
Les plus nombreuses de ces corporations sont celles de
l’industrie textile, marchands de soie brute, fileurs de
soie, tisseurs, teinturiers de soieries, de lainages, de toiles,
marchands d’étoffes syriennes et de tissus de toute sorte.
D’autres professions, par exemple celles des serruriers, des
menuisiers, des peintres, des marbriers, des mosaïstes
sont groupées en métiers non privilégiés. Le régime cor-
poratit s'applique surtout aux industries de luxe ou de
première nécessité. De plus, il y a des manufactures impé-
riales, dônt le personnel travaille uniquement pour l’armée
et pour la fourniture des palais impériaux.
Les corporations privilégiées ou officielles et les métiers
libres occupent dansles grandes villes des quartiers spéciaux,
par exemple, à Byzance, larue Centrale et les alentours du
Forum. L'atelier et la boutique y sontréunis, comme dans les
souks et les bazars levantins. Il y règne un mouvement
incessant, une activité bruyante. Souvent, l’État a accordé
des privilèges aux fabricants, aux artisans et aux Mar-
chands. Il exempte du service militaire les matelgts, les
parcheminiers, les teinturiers en pourpre. La plupart des
membres des métiers sont pourvus d’exemptions fiscales
partielles. Toutes les corporations possèdent leurs mono-
poles. Toutes ont leurs assemblées, leurs chefs, leurs digni-