D'ECONOMIE POLITIQUE
;
ap
dit 2 un besoin universel. Y a-t-il de telles marchan-
dises? Oui. Il y en a partout, méme dans les so-
ciétés primitives (on peut dire surtout dans celles-
la). Par exemple, certains aliments : c’est ainsi
qu’au Japon, ou tout le monde, riche ou pauvre,
vit de riz, toutes choses, jusqu’a la révolution de
1868, les marchandises, les traitements des fonc-
tionnaires, étaient évalués en riz. Dans d’autres
pays — le territoire de la Baie d’'Hudson, par
exemple — pendant longtemps c’étaient les four-
rures qui servaient de marchandise intermédiaire,
parce que dans ce pays polaire tout le monde en
porte. Dans les sociétés antiques, encore a I’état
pastoral, c'était le bétail qui servait de moyen
d’échange, le beeuf ou le mouton. Et, sans remon-
ter si haut, n’avons-nous pas vu ces jours-ci dans
Paris les timbres-poste employés pour remplacer la
petite monnaie d'argent qui avait fui? Personne ne
faisait de difficulté pour les recevoir parce que tout
le monde a besoin de timbres-poste.
Mais ce ne sont pas seulement les marchandi-
ses d'une consommation générale qui peuvent ser-
vir a I'échange : il y a aussi les objets rares quand
ils répondent a un désir tres vif, ne fiit-ce méme que