Full text: Oeuvres complètes

XXVI 
NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS 
dans des limites suffisantes, sa valeur peut être maintenue au pair avec 
celle de Tor et même élevée plus haut. 
» Or, s’il était possible d’imaginer un système qui maintint la valeur du 
papier au niveau de l’or, sans le rendre convei'sible en monnaie cou 
rante à la volonté du porteur, on éviterait tous les frais qui accompagnent 
l’argent monnayé. Pour atteindre ce but, Ricardo propose de faire échan 
ger les billets de banque contre des barres d'or en lingots de poids et de 
pureté étalonnés. Cette simple mesure prévenait une trop grande émis 
sion de papier comme on l’aurait fait en le rendant conversible en espèces 
métalliques, tandis qu’il empêchait de mettre l’or en circulation, les barres 
d’or n’ayant pas cours. Une monnaie qui présente tous les avantages et 
toutes les garanties d’une monnaie d’or, sans en comprendre les frais, c est 
à coup sûr une invention peu commune, et Ricardo a droit à la reconnais 
sance publique *. » 
La phase la plus importante du talent et de la vie de Ricardo, se trouve 
nettement esquissée dans les pages qui précèdent, et nous aimons à in 
sister sur cette belle série de travaux, parce que là sont pour nous les 
titres qui le recommandent le plus hautement à l’admiration des écono 
mistes. Tl est étrange même que l’on se soit assez mépris sur le mérite 
relatif des œuvres de Ricardo, pour faire reposer sa gloire tout entière 
sur la théorie de la rente ; — celle de toutes ses œuvres qui porte au 
moindre degré l’empreinte de son originalité puissante. Kn déterminant les 
bases du contrat qui lie le propriétaire au fermier et au consommateur, en 
exposant les lois suivant lesquelles une population s’épanche sur un ter 
ritoire nouveau, il avait à méditer sur les essais de ses prédécesseurs, à se 
les assimiler, et peut-être n’a-t-il guère été que l’éditeur responsable de 
Malthus, de West, d’Anderson. Mais dans les problèmes qui se rattachent 
à la circulation, il est réellement sur son terrain. On voit qu il a entre les 
mains l’arme qu’il a toujours maniée. On sent que les considérations qu il 
émet sur le haut prix des lingots, sur la dépréciation des billets de ban 
que, sur l’organisation d’une institution centrale, sont comme 1 essence 
d’une pratique intelligente et on se laisse entraîner sans défiance vers le 
but que rêve sa pensée. 
I.à, point de formules décevantes, point d’utopies naïvement dessinées sur 
le papier; point d’excursions dans le champ inlini de l’hypothèse : partout 
le fait supportant l’idée, comme le socle supporte la statue. Prétend-on que 
la dépréciation n’existe pas? Il fait appel aux cours du change, aux expor 
tations de numéraire, au renchérissement des denrées, qui de 1793 à 1803 
suit une progression constamment ascendante. S’agit-il de porter la lu 
mière dans l’administration si ombrageuse, si compliquée de la Banque ? 
n n’hésite pas : il analyst; les ressources les plus secrètes de oe gigantes- 
' Notice sur Ricardo, traduite par Constancio.
	        
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