CIIAIMTUE III
ARMATEURS ET CONSTRUCTEURS
I. L’enquête sur la marine marchande.
Le ruai est rjrave ; soit qu'on examine le mouvement de la
navigation, la part de fret du pavillon national, les entrées
et sorties des ports, nos relations avec l'étranger et les colo
nies, ou (pie l'on considère simplement les progrès génér aux
de la navigation à vapeur-, notre puissance maritime s'ellrite
et menace ruine comme ces vieux édifices lézardés que les
intempéries démolissent pierre à pierre. Chaque avance des
pays voisins accuse notre propre décadence. Nous demeu
rons, scientifiquement, à la tète du progrès, mais, pratique
ment, nous perdons tous les jours du terrain et nous rions
laissons gagner de vitesse par des rivaux (pie la nature a
pourtant moins favorisés que nous.
Mais une fois constatée la crise que nous traversons, il
ne suffit pas de gémir sur elle. Il faut encore remonter à ses
causes premières et, les ayant découvertes, s'efforcer d’y
jKirter remède.
L'entreprise est ardue, car le pr ohlème de la marine mar
chande est des pins complexes. Mille liens apparents on
cachés le relient au problème de la vie économique et sociale
de notre pays. Il ne suffit pas, pour posséder une mar ine
marchande puissante, d'avoir de beaux et grands bateaux,
pourvus de tous les perfectionnements désirables ; encore
faut-il qu'ils trouvent du fret ! Une indéniable solidarité unit