Full text: Le problème de la marine marchande

PRÉFACE. 
XIII 
liques ou électriques, on en augmente le nombre, on 
en augmente la force; on construit des magasins, des 
chemins de fer à voie large et à voie étroite qui sillon 
nent les arsenaux; des appontements, des jetées, des 
docks; on creuse des bassins gigantesques pour les 
grands paquebots modernes, on substitue l’électricité 
à la vapeur dans les ateliers agrandis. Les chantiers 
prennent des proportions colossales. A Trieste, les 
chantiers du Lloyd autrichien occupent l’espace d’une 
petite ville; les chantiers Ansaldo, à Gênes, s’étendent, 
le long de la mer, sur toute la longueur du faubourg 
de Sestri-Ponente; les chantiers Orlando, à Livourne, 
ont une importance égale. En Allemagne, les chantiers 
de Danzig, d’Elbing, de Hambourg, de Brême, de 
Stettin, peuvent rivaliser avec les chantiers anglais. Ils 
sont, pourtant, de création récente. Trois mille, quatre 
mille, quelquefois six mille ouvriers y sont employés. 
Des navires en sortent qui, par leur tonnage, leur puis 
sance et leur vitesse, étonnent toutes les nations mari 
times. Et ce mouvement prodigieux, ce travail incessant, 
cette fièvre de progrès et d’audace font éclater aux 
yeux l’ardeur avec laquelle tous les peuples de l’Europe, 
à l’étroit sur le continent, se tournent vers la mer et se 
passionnent pour la conquête du monde. 
Resterons-nous seuls en arrière? Ne marcherons- 
nous pas un jour comme les autres et avec les autres ? 
Le danger est grand. Mais, si nous ne nous hâtons pas, 
peut-être nous réveillerons-nous trop tard. Les places
	        
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