26 LES SECOURS DE CHOMAGE PENDANT L’OCCUPATION ALLEMANDE
Ce système fut mis en vigueur à Gand dès 1901. Il eut, dès le début,
un succès considérable dans la ville même, dans la région, et dans
le pays. Les discussions qui s’élevèrent notamment dans les Congrès
ouvriers au sujet des modalités des deux systèmes, le système liégeois
et le système gantois, ne firent que rendre plus intense la propagande
et accélérer la diffusion de l’encouragement officiel à la prévoyance
contre le chômage.
On sait que le système de Gand a rapidement rayonné en Europe.
Le décret français du 9 septembre 1905 s’en inspirait entièrement ; le
Gouvernement de la Norvège par la loi du 1°' octobre 1906, celui du
Danemark par la loi du 1e" août 1907, d’autres par la suite, l’adop-
tèrent avec des modalités variant de pays à pays.
Depuis 1907 le Gouvernement avait consenti à ajouter ses subven-
tions à celles des provinces et des communes : le système était alors
pleinement en harmonie avec celui de la « liberté subsidiée » qui était
en vigueur dans tout le domaine des assurances sociales.
Quand l’Association Internationale pour la lutte contre le Chômage
fut fondée, en 1910, M. Varlez en fut l’un des Secrétaires Généraux,
et les Belges prirent une part active à ses travaux. À la session de
Zurich en 1912, à celle de Gand en 1913, la Section belge de l’Asso-
ciation eut des représentants qui surent mettre en valeur les travaux
accomplis dans le pays.
Bref, au moment de l’invasion allemande, la question de la lutte
contre le chômage était au premier plan des discussions publiques.
Nous n’avons pas la statistique complète des Fonds de chômage
existants en 1913. La dernière qui fut publiée avant la guerre fut
celle de 1912.
Il existait alors en Belgique 27 Fonds de Chômage auxquels étaient
affiliées 92 communes. En outre six provinces sur les neuf provinces
du Royaume accordaient également des subsides soit aux Fonds,
soit aux Caisses de chômage.
Les tableaux qui suivent résument l’intervention des pouvoirs
publics dans la lutte contre le chômage. Ils indiquent, d’après !a
Revue du Travail, les subventions et les dépenses des Fonds de
chômage communaux, de 1901 à 1912, les crédits alloués et les
sommes dépensées par les divers Fonds en 1912, ainsi que le nombre
de chômeurs et les jours de chômage par fonds et par groupes
d’industries